Bush en terrain miné

Publié le 11 mars 2007 Lecture : 2 minutes.

George W. Bush a entrepris le 8 mars une longue tournée en Amérique latine qui devait le conduire de São Paulo à México, en passant par Montevideo (Uruguay), Bogotá (Colombie) et Guatemala-City (voir carte ci-contre). L’objectif du président américain est manifestement d’endiguer la popularité de son ennemi vénézuélien Hugo Chávez et son « socialisme du XXIe siècle ». Il peut espérer éviter la mésaventure de son prédécesseur Richard Nixon, accueilli en 1958 à Caracas par une volée de pierres, mais aura du mal à se faire applaudir. Prudemment, il a évité de se rendre en Argentine, les Américains ayant, il y a quelques années, superbement ignoré la terrible crise financière à laquelle ce pays était confronté. Chávez est d’ailleurs allé prendre la tête, à Buenos Aires, d’une manifestation anti-« Yanquis », comme on dit ici, après avoir acheté plus de 4 milliards de dollars de bons du Trésor argentin.
À Bogotá, Bush ne peut qu’être bien accueilli par le président Álvaro Uribe, son allié dans la lutte contre les narcotrafiquants et, comme lui, partisan de la manière forte. À São Paulo, il devrait s’entendre avec le président Luiz Inácio Lula da Silva sur un projet commun de recherche-développement concernant l’éthanol : champions du carburant vert, les États-Unis et le Brésil assurent à eux seuls 70 % de la production mondiale. À México, le président américain parviendra sans doute à se mettre d’accord avec le président Felipe Calderón, un homme de centre droit, sur la légalisation d’une partie au moins des 6,5 millions de « sans-papiers » mexicains qui travaillent clandestinement aux États-Unis.
Certes, en bon Texan, Bush parle quelques mots d’espagnol. Avant de partir, évoquant l’Alliance pour le progrès des années 1960, il a déclaré qu’« il est de l’intérêt des États-Unis d’aider les populations des démocraties de notre voisinage à connaître un sort meilleur ». Mais les quelques millions de dollars prévus par Washington auront du mal à rivaliser avec les programmes sociaux financés par le pétrole vénézuélien en Bolivie, en Équateur et au Nicaragua. Sous la supervision de médecins cubains.
À moyen terme, les États-Unis peuvent espérer que se confirment les progrès réalisés par les modérés de gauche et de droite aux récentes élections. Ou que, après s’être montré trop prodigue, Chávez soit contraint de réduire le montant de son aide.

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