Vos lettres ou courriels sélectionnés

Publié le 11 février 2007 Lecture : 4 minutes.

Une famille présidentielle
– La chanson « Si j’étais né en 17 » de Jean-Jacques Goldman nous interpelle tous face à la réalité des républiques bananières. Voici ses paroles : « Si j’étais né en 17 à Lidenstadt/sur un champ de ruines d’un champ de bataille/aurais-je été meilleur ou pire que les Allemands ? »
Qu’aurait été notre attitude si nous avions dû agir comme les nazis qui semèrent la désolation en Europe au nom de leur ignoble idéologie ? Les Allemands croyaient agir au nom du nationalisme et ne pensaient pas se fourvoyer dans la barbarie. Le citoyen d’une république bananière doit à son tour se demander : « Si j’étais né dans une famille présidentielle, n’aurais-je pas agi comme les autres membres de la parentèle bénie qui se livrent à des frasques, bénéficient de passe-droits, vivent aux frais de la princesse, se placent au-dessus de la loi, bénéficient de sinécures, voyagent en première classe, logent dans des palaces, etc. ? »
Comparaison n’est pas raison, dit-on, mais ces deux situations peuvent, mutatis mutandis, être rapprochées.
Kabamba Kabous, Marseille, France

Arabes, relevons-nous fièrement !
– Le monde arabe est traîné dans la boue, jeté en pâture. Aucun droit, aucune loi ne sont appliqués hormis lorsqu’il s’agit d’opprimer, de dégrader. Le droit international n’est que mascarade et encre sur papier qui ne s’applique qu’au profit des « civilisés ». Deux poids deux mesures, c’est la règle. Le soutien inconditionnel des Américains à Israël en est une preuve flagrante : le veto américain utilisé de manière arrogante à chaque fois qu’il s’agit de condamner ce pays est une insulte à tout Arabe. Combattons l’ignorance. Travaillons pour atteindre les sommets des compétences. Atteignons les hautes sphères de la connaissance. Soyons ouverts aux différentes civilisations et cultures tout en préservant nos traditions, nos valeurs et notre patrimoine. Enrichissons-nous et enrichissons les autres. C’est ainsi que nous pourrons relever fièrement la tête. Pour ma part, en tant qu’enseignante, c’est ce que j’inculque à mes élèves, et peut-être qu’un jour
Emna Ben Youssef, Tunis, Tunisie

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Inspirons-nous d’Ibn Khaldoun
– C’est avec un plaisir immense que j’ai pris connaissance de votre dossier spécial sur Ibn Khaldoun, paru dans votre n° 2400, du 7 au 13 janvier 2007. Ce supplément a provoqué de nombreuses réminiscences et une certaine nostalgie d’un passé (méconnu) de l’histoire médiévale maghrébine. Les articles consacrés à ce génie maghrébin, héritier direct d’Hannibal et de saint Augustin, nous rappellent la profondeur, l’originalité et la modernité de la pensée d’un révolutionnaire nord-africain, doublé d’un visionnaire iconoclaste. Représentant non seulement le rationalisme musulman, il introduit – en plein Moyen Âge ! – une approche « évolutionniste » analytique, systémique et dialectique nécessaire à l’appréhension des sciences.
Rétrospectivement, Ibn Khaldoun peut être considéré comme le théoricien des sciences sociales. En avance sur son temps, il n’est point étonnant qu’il soit encore très mal compris, pas seulement en Orient où il continue de susciter une incompréhensible hostilité, mais aussi en Europe, où son uvre a fait l’objet de multiples récupérations, sinon d’interprétation réductrices et schématiques. Le moins que l’on puisse dire à ce propos est que son uvre est loin d’avoir livré toute sa richesse heuristique. L’évocation de la vie et de l’uvre d’Ibn Khaldoun en ces temps incertains est essentielle. Six cents ans après sa mort, l’homme dérange encore les partisans (ou les victimes) d’une vision étriquée et surmédiatisée de la culture arabo-musulmane, perçue sous un prisme caricatural et manichéen. L’esprit khaldounien est original. Sachons nous en inspirer.
Wouicem Chekkat, Gao, Mali

Juges français non grata
– Les juges français sont très actifs à l’étranger (où ils ne sont pas sollicités) : Djibouti, Rwanda, Angola, etc. En France, ces juges en charge des affaires de pots-de-vin « débusquent » des seconds couteaux – Emmanuelli, Juppé, Roussin, Schuller et les condamnés d’Elf-Aquitaine. Mais lorsqu’il s’est agi d’entendre le président de la République, Jacques Chirac, celui-ci a bénéficié du soutien du gouvernement de cohabitation – conduit par Lionel Jospin – pour être exempté.
Dr Serge Chaillé, La Rochelle, France

Adieu l’abbé, je t’aimais bien
– Le lundi 22 janvier, en ce jour brumeux de froid hivernal, le monde des pauvres s’est réveillé avec les larmes aux yeux en apprenant la mort de son inlassable défenseur, l’abbé Pierre. Le défenseur s’en est allé, laissant derrière lui un monde inconsolable. Durant toute sa vie, il s’est battu pour une cause : l’égalité et la justice pour tous – sans distinction de couleur ou de religion. Il était sur tous les fronts, malgré son âge avancé. Toujours présent parmi ceux qui en avaient besoin. Il a fait de son mieux. Que ferons-nous sans l’abbé Pierre ? Papa, nous sommes là pour poursuivre ton combat, le chemin que tu as bâti pour nous. Que Dieu Le Tout Puissant te réserve une place au paradis.
Dosso Mory, Asnières-Gennevilliers, France

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