Sonatrach aussi

Publié le 10 décembre 2006 Lecture : 1 minute.

Combien d’ingénieurs et de techniciens ont-ils, au cours des dernières années, quitté le groupe pétrolier Sonatrach (120 000 salariés, 48,1 milliards de dollars de chiffre d’affaires en 2005) pour monnayer leurs services auprès des multinationales travaillant en Algérie ou dans les pays du Golfe ? Plus de deux mille en cinq ans, affirme Lakhdar Badredine, le secrétaire national de l’UGTA, le principal syndicat du pays. Pas plus d’une quarantaine, répond Chakib Khelil, le ministre de l’Énergie et des Mines.
Directrice des ressources humaines chez Sonatrach, Malika Belkahla se montre plus précise : « Dans le forage, nous avons enregistré 78 départs entre janvier et octobre de cette année. Pour nous, c’est un gros problème dans la mesure où il faut dix ans pour former un superviseur en forage. » Quant à Abdelmadjid Attar, un ancien PDG, il estimait lors d’un récent colloque à Alger que le groupe avait perdu entre 30 % et 40 % de ses cadres.
Au-delà de la controverse sur les chiffres, reste une évidence. Les salaires des cadres de la Sonatrach sont beaucoup plus faibles que ceux de leurs collègues employés par des sociétés américaines, italiennes ou qataries : 70 000 dinars par mois en moyenne, contre 4 000 à 5 000 dollars (280 000 à 350 000 dinars). Inquiet, le gouvernement vient de donner son feu vert à une revalorisation salariale. Les conditions de travail et la gestion des carrières des salariés devraient également être améliorées. « Ce nouveau système de rémunération contribuera à la lutte contre l’hémorragie de nos cadres », commente Abdelkader Lamouri, le secrétaire national du syndicat de la Sonatrach. Ce qui est sans doute bien optimiste.

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