Mobilisation faiblissante
Publié le 10 décembre 2006 Lecture : 1 minute.
A Bamako, du 6 au 8 décembre, la quatrième Conférence internationale sur la grippe aviaire est loin d’avoir suscité le même engouement que la précédente, à Pékin, au mois de janvier. À l’époque, l’épidémie faisait la une des médias, et les donateurs avaient promis 1,9 milliard de dollars. Cette fois, seuls les experts ont fait le déplacement dans la capitale malienne, où ils ont été reçus par le chef de l’État, Amadou Toumani Touré, bien seul à la tribune.
Entre-temps, l’argent promis n’a pas été entièrement versé, et le virus H5N1, qui a fait son apparition en 2003 en Asie, faisant plus de 150 morts, a contaminé l’Europe, le Proche-Orient et huit pays africains : Nigeria, Soudan, Égypte, Niger, Cameroun, Burkina, Côte d’Ivoire et Djibouti. Quinze millions de volailles ont été abattues sur le continent. En Égypte, pays le plus touché, sept personnes sont mortes depuis le début de l’année.
À Abuja, Khartoum et Le Caire, « on continue de recenser de nouveaux foyers d’infection », a précisé Modibo Traoré, le représentant de l’Union africaine, tandis qu’ATT mettait l’accent sur la nécessaire solidarité envers un continent considéré comme le maillon faible de la lutte contre l’épizootie en raison de la déficience de ses structures sanitaires et vétérinaires. « Dans ce monde sans frontière, aucun individu n’est à l’abri d’une pandémie lorsque les autres ne le sont pas », a-t-il souligné. Les spécialistes présents à Bamako ont insisté sur le risque d’une mutation du virus qui le rendrait transmissible entre humains. Face à cette menace, la Banque mondiale et l’ONU avaient demandé une augmentation d’au moins 1 milliard de dollars de l’aide promise à Pékin. « Impossible d’obtenir des résultats sans ressources financières », a averti David Nabarro, le coordonnateur de l’ONU. À Bamako, les bailleurs de fonds se sont finalement engagés à verser 475 millions de dollars.
