Assez de palabres !
Publié le 10 décembre 2006 Lecture : 1 minute.
Abuja a accueilli, du 4 au 7 décembre, un sommet sur la sécurité alimentaire organisé par le Nouveau Partenariat pour le développement de l’Afrique, le Nepad. Venus des quatre coins du continent – Éthiopie, Gabon, Afrique du Sud, Égypte notamment -, ministres de l’Agriculture, économistes et responsables en tout genre se sont retrouvés au Centre international des conférences de la capitale fédérale du Nigeria pour parler cacao, poisson, engrais, échanges intra-africains, situations de crise
Une telle rencontre est cruciale à double titre. D’abord, parce que l’Afrique a faim, et de plus en plus : d’après les derniers chiffres de l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), 206 millions des 854 millions de personnes sous-alimentées dans le monde vivent au sud du Sahara, contre 175 millions dix ans plus tôt. Ensuite, parce que le Nepad, présenté comme un remède africain aux maux africains, est censé être, plus que toute intervention venue de l’extérieur, la meilleure parade à l’insécurité alimentaire sur le continent.
Mais combien de « sessions techniques », « ateliers de travail », « préparations de séances » et autres réunions le Nepad a-t-il déjà organisés sur le sujet ? Il suffit de parcourir le site Internet du sommet d’Abuja pour voir à quel point l’immobilisme gangrène les bonnes intentions : « Le sommet de Maputo [en juillet 2003, NDLR] a permis de déterminer quinze champs d’action [], et celui de Syrte [en février 2004, NDLR] en a ajouté quarante. »
Et celui d’Abuja ? Il s’est achevé, le 7 décembre, par une session des chefs d’État et de gouvernement à laquelle ont notamment participé Olusegun Obasanjo, l’hôte nigérian, et Abdoulaye Wade, l’un des « pères spirituels » du Nepad. Et par une déclaration en quinze points fixant une longue liste de priorités : augmentation et accélération du commerce des céréales entre les États, développement d’un système d’information, investissements publics, assistance technique, soutien financier et bancaire
Des idées et des pistes frappées au coin du bon sens. Mais fallait-il vraiment un énième sommet pour en arriver là ? Le temps des palabres n’a que trop duré !
