Sénégal : la BNDE fait un pas de plus vers les PME
Créée pour aider au financement des petites et moyennes entreprises (PME), la Banque nationale de développement économique (BNDE) du Sénégal attend toujours son agrément. Elle vient de signer une convention de partenariat avec l’Agence d’encadrement des PME.
En transformant le Fonds de promotion économique (FPE) en Banque nationale de développement économique (BNDE), l’Etat du Sénégal cherche à résoudre la lancinante question de l’accès au financement des petites et moyennes entreprises (PME). Cette structure financière, portée sur les fonts baptismaux le 10 mars 2008, tarde à démarrer effectivement ses activités. N’empêche, la BNDE a posé un jalon important, vendredi dernier (15 février), en signant une convention de partenariat avec l’Agence d’encadrement des petites et moyennes entreprises (Adepme). Le partenariat a pour objectif principal la labellisation des entreprises et l’accès au financement bancaire. Selon Ngouda Fall, secrétaire général du ministère de l’Économie et des Finances, il faudra créer de nouveaux mécanismes de financements et un dispositif allégé de garanties, qui manquent cruellement aux PME sénégalaises.
Le privé se bousculerait
La BNDE a connu un long cheminement avant d’en arriver à signer ce partenariat. La Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO) avait initialement rejeté le projet de banque porté par l’ancien régime d’Abdoulaye Wade. Il aura fallu que le pouvoir en place reprenne le business-model pour que le processus puisse se poursuivre. À ce jour, la BNDE n’a toujours pas reçu son agrément de la part de la BCEAO, mais, son directeur général, Thierno Seydou Nourou Sy, un ancien de Coris Bank, a espoir que le précieux sésame sera obtenu d’ici le mois d’août prochain. « Nous prions pour que la banque centrale nous l’accorde car nous avons tout ce qu’il faut pour opérer efficacement », explique-t-il.
L’Etat du Sénégal sera le principal actionnaire de la BNDE, avec 25 % du capital, « une participation sociale », selon le ministre de l’Économie et des Finances, Amadou Kane. Le secteur privé sera également impliqué. M. Kane estimait dans les colonnes du quotidien national Le Soleil (édition du 1er février) que « le projet semble aujourd’hui devenir intéressant. Nous avons des privés qui se bousculent pour être membres dans le capital de la société. Alors qu’avant, ce n’était pas du tout le cas. On nous reproche même de ne pas accueillir tout le monde ». Il reste à espérer que cet engouement règlera le problème du financement des PME sénégalaises : en raison notamment de l’utilisation de crédit à court terme inadapté, 65 % d’entre elles disparaissent avant d’avoir soufflé sur leur première bougie. On estime à 500 milliards de F CFA le besoin de financement des PME non satisfait.
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