Internet en panne

Publié le 10 septembre 2006 Lecture : 2 minutes.

L’Afrique va bien, les indicateurs économiques sont au vert ! Voire. Certes, depuis le tournant du millénaire, les bonnes nouvelles s’accumulent. Cette semaine encore, un rapport de la Banque mondiale salue l’amélioration de l’environnement des affaires sur le continent (voir p. 78). Hausse de la croissance, des investissements, du nombre de clients des banques, sans parler du spectaculaire succès du téléphone mobile Tout va, il est vrai, beaucoup mieux en regard des désastres du passé.

Mais voici le chiffre fatidique, de nature à briser tous les optimismes. Il s’agit de la quantité d’informations électroniques africaines sur le réseau informatique mondial. Chaque seconde, 1,1 million de mégabits circulent dans le monde, dont 60 % entre l’Europe et les États-Unis. Sur ce total, 0,58 % seulement sont échangés entre l’Afrique et le reste de la planète.
Reconnaissons que ce piètre résultat donne une image inhabituelle du « dynamisme » du secteur des télécommunications en Afrique trop souvent illustré, ces dernières années, par les taux de progression à deux chiffres de la téléphonie mobile. De fait, un pas considérable vers la modernité a été franchi avec cet outil et pas seulement parce qu’il satisfait le besoin de communiquer d’un nombre croissant de personnes. Création d’entreprises et d’emplois, transfert de compétences et d’investissements font partie des conséquences bénéfiques du sursaut de cette activité, qui, de surcroît, fonctionne dans la plus grande transparence.

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Il faut maintenant appliquer la recette au développement d’Internet pour combler rapidement cet énorme retard – 0,58 %, autant dire rien Beaucoup rétorqueront que le problème est d’une autre dimension, notamment en raison du coût des équipements et des infrastructures, sans parler de l’insuffisance des ressources humaines. Ce dossier a l’ambition de démonter certains de ces arguments. Il est publié dans le cadre du salon Africa Telecom People, qui se tient à Casablanca les 14 et 15 septembre. À cette occasion, les meilleurs professionnels africains seront distingués par des « awards » – américanisme qui désigne une « couronne de lauriers ». Sans bouleverser le programme de cet important forum, dont d’ailleurs Jeune Afrique est partenaire, il est vraiment souhaitable que les télécoms africaines ne s’endorment pas sur leurs lauriers. Il reste beaucoup à faire.

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