Contre les sans-papiers, l’armée !
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Les immigrés en situation irrégulière sont décidément des boucs émissaires idéaux dans l’Italie de Silvio Berlusconi. À peine mis en place, le nouveau gouvernement a, le 21 mai, présenté un « paquet sécurité » d’une vingtaine de mesures visant à criminaliser les sans-papiers. Le 4 août, il est allé plus loin en affectant un millier de militaires à la surveillance des centres de rétention. Prévue pour une durée de six mois, renouvelable une fois, cette mesure s’inscrit dans le cadre plus large du déploiement de 3 000 soldats chargés de protéger un certain nombre de sites « sensibles » : ambassades, monuments historiques, bâtiments publics, etc. Baptisée « Vêpres siciliennes », la dernière initiative de ce type remontait à 1992. Au lendemain de l’assassinat de deux magistrats par la mafia, elle avait mobilisé 20 000 hommes dans la seule Sicile.
Cette fois, compte tenu de la faiblesse des effectifs engagés, il s’agit pour l’essentiel d’une opération de communication – le style Berlusconi, en somme -, mais fort dangereuse. L’équation : immigration = délinquance = insécurité qu’elle sous-tend risque de renforcer l’hostilité manifestée par nombre d’Italiens à l’égard des étrangers. Et d’altérer un peu plus l’image de leur pays, deux semaines après la polémique suscitée par la publication de photos montrant les corps sans vie de deux fillettes roms noyées, près de vacanciers indifférents vaquant à leurs futiles occupations comme si de rien n’était.
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