Tijani Haddad, ministre du Tourisme : « Nous avons plusieurs cordes à notre arc ! »

Publié le 10 juillet 2005 Lecture : 3 minutes.

Il vit dans le tourisme depuis plus de trente-cinq ans. Tijani Haddad a participé en 1969 à la création du ministère du Tourisme et de l’Aménagement du territoire, dont il a mis en place le service de presse. Le 10 novembre 2004, il y revient en tant que ministre… C’est la première fois qu’un responsable du secteur privé est appelé à diriger le département. À 63 ans, Tijani Haddad possède une très bonne connaissance de toutes les facettes du tourisme tunisien. D’abord en tant que professionnel de la communication et de l’édition – il a lancé La Gazette touristique en 1971, puis L’Hebdo touristique en 1986 et l’hebdomadaire Tunisia News en 1992. Ensuite en tant qu’opérateur, il a investi dans la construction hôtelière (Marina Palace, 350 lits à Hammamet-Sud) et l’organisation de voyages (agence Congress Tour). Aujourd’hui, il n’est plus le patron de Marina Palace, mais « ministre de tous les hôtels ». Entretien.

Jeune Afrique/l’intelligent : Le marché touristique international est très concurrentiel. Sur quelles priorités comptez-vous axer votre stratégie ?
Tijani Haddad : Au-delà de la consolidation de notre marché traditionnel, qui est l’Europe, notre intérêt se porte sur de nouveaux marchés à fort potentiel, comme la Chine, la Russie, le Japon, le Canada et les pays arabes du Golfe. Cela nous obligera à diversifier notre offre pour répondre aux exigences de tous les touristes. Nous privilégions notamment la thalassothérapie – notre pays occupant en ce domaine le deuxième rang mondial après la France -, le tourisme culturel et archéologique, le tourisme de santé et de bien-être, le tourisme sportif et de loisirs – le golf, la plongée sous-marine, la chasse -, le tourisme saharien, le tourisme de congrès et d’affaires, le tourisme de longue durée et le tourisme résidentiel. Nous avons plusieurs cordes à notre arc !

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J.A.I. : Mais la Tunisie est réputée pour son tourisme balnéaire… Comment allez-vous changer cette image ?
T.H. : Le balnéaire restera une dominante naturelle, je dirais, en raison de la qualité de nos plages. Mais l’offre sera diversifiée. Nous encouragerons les investissements dans les hôtels de charme, les gîtes ruraux, les appartements-hôtels, le résidentiel ainsi que dans l’animation. De nouvelles zones touristiques sont à l’étude ou en cours d’aménagement.

J.A.I. : En Europe, le tourisme intérieur représente jusqu’à 40 % de l’activité. C’est un facteur clé de stabilisation et de croissance. Quel est votre objectif en la matière ?
T.H. : Les touristes tunisiens assurent aujourd’hui 10 % de l’activité hôtelière en termes de nuitées. Le gouvernement a retenu un objectif de 15 % en 2006. Pour ce faire, une politique promotionnelle a été mise en place en concertation avec les professionnels pour la création notamment d’une centrale de réservations. Les agences de voyages qui se spécialisent sur le marché intérieur bénéficient d’une aide financière pour éditer des brochures destinées à la clientèle tunisienne.

J.A.I. : La crise des années 2002-2003 a laissé des traces. Plusieurs milliers de lits sont ainsi indisponibles. Que faites-vous ?
T.H. : Initié par le président Zine el-Abidine Ben Ali, un programme pilote de mise à niveau vient d’être lancé. Il concerne aujourd’hui 45 unités hôtelières totalisant une capacité de 20 000 lits. L’État prend en charge 70 % des frais d’études, avec un plafond de 20 000 dinars par unité, et accorde une prime d’investissement de 10 % avec un maximum de 150 000 dinars. C’est une des composantes essentielles de notre stratégie de développement. Elle aura un impact direct sur l’amélioration de la qualité des prestations.

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