Le cauchemar d’Houphouët

Publié le 10 juillet 2005 Lecture : 1 minute.

Sous-titré Le désespoir de Kourouma (du nom de l’écrivain ivoirien Ahmadou Kourouma, décédé en 2003), cette Géopolitique de la Côte d’Ivoire est tout simplement indispensable pour tous ceux que la descente aux enfers du pays d’Houphouët-Boigny laisse abasourdis. Histoire, société, économie, étapes du repli identitaire et facteurs de désagrégation, jeux et enjeux politiques, l’ouvrage de Christian Bouquet – professeur de géographie politique à l’université de Bordeaux et familier de la Côte d’Ivoire – fournit les clés essentielles au néophyte et apprend au spécialiste ce qu’il croyait savoir, avec distance et sans parti pris. « Pouvait-on imaginer qu’un pays qui avait si bien négocié le virage de l’indépendance, qui frappait à la porte des pays émergents, qui exposait au regard du monde plusieurs signes forts de développement, notamment en matière de réussite économique, de réseau routier, de croissance urbaine, d’électrification des campagnes, de taux et de niveau de scolarisation, et qui semblait emprunter le chemin de la démocratie apaisée, allait en quelques mois se lézarder à ce point et laisser surgir tant de rancoeurs et de haine que la scission territoriale apparaissait comme un moindre mal ? » C’est pour répondre à cette question que Christian Bouquet a écrit ce livre – lequel aurait d’ailleurs tout aussi bien pu être sous-titré « le cauchemar d’Houphouët ». Ou comment une classe politique globalement irresponsable s’est donné la main pour transformer un miracle de façade en un chaos dont on a du mal à imaginer qu’il puisse être fécond. Sauf à paraphraser la célèbre phrase de l’historien Charles Tilly : « Si l’État fait la guerre, c’est la guerre qui fait l’État »…

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