L’Afrique, la Chine et les Etats-Unis

Publié le 10 juillet 2005 Lecture : 2 minutes.

On doit constater qu’aucun État d’Afrique noire n’est déjà, plus indépendant, car aucun ne saurait modifier son régime politique dans un sens suspect à « l’Oncle Sam » sans recevoir sa « visite ». Les États-Unis tiennent à conserver l’Afrique dans le camp occidental, dans leur propre sphère d’influence, pour parler d’une façon plus claire. [] Faute de s’être organisé à temps sur des bases politiques unitaires plus viables, mais impliquant plus de sacrifices personnels, il ne reste aujourd’hui que la phase des « larmes » qui s’annonce. Certains s’illusionnent en essayant d’organiser leur salut individuel. Il n’y a de sécurité que collective dans la situation actuelle de l’Afrique noire.
L’avenir reste sombre. L’impérialisme entend organiser l’anarchie sur tout le continent africain de manière à conserver l’initiative politique qu’il a déjà retrouvée et que lui avaient enlevée les mouvements de libération, à la veille de l’indépendance des États. C’est un fait nouveau d’une importance capitale, sur lequel il importe que l’attention des Africains se polarise. [] Le Ghana, le Mali, la Guinée, la Tanzanie, le Congo-Brazzaville sont déjà menacés à des degrés différents par l’impérialisme qui ne voudrait pas qu’une expérience politique quelconque, menée indépendamment de lui, puisse être concluante et puisse, de ce fait, inspirer à d’autres pays des velléités d’indépendance. []
Nous entrons dans une ère d’humilité et d’humiliation. Nous n’en sortirons que par l’adoption d’une solution politique de nature fédérale. Il est certain que les intérêts des peuples ne s’opposent guère à une pareille solution. Au contraire, tout invite Dahoméens, Sénégalais, Ivoiriens, Guinéens, Maliens, etc., à unir leurs moyens pour décupler leur capacité de résistance à l’anarchie et à la domination étrangère. Le cadre politique africain, dans lequel un effort de construction économique rationnel pourrait être entrepris, n’existe pas encore. Sa création ne dépend que des Africains. On transpose illusoirement la difficulté en essayant de réaliser des regroupements économiques en dehors du terrain politique. Il faudra un exécutif fédéral, si embryonnaire soit-il, auquel sera transféré un minimum de pouvoirs, lui permettant par exemple de décider de la spécialisation régionale.

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