Inspiration libanaise

Publié le 10 juillet 2005 Lecture : 2 minutes.

Le narguilé comme vous ne l’avez jamais fumé… Grâce à celui imaginé, dessiné puis mis en forme par un tandem de jeunes designers libanais, Sybille Tamer Abillamah et Ziad Abillamah, qui sont aussi mari et femme dans la vie. Les deux plasticiens (elle est peintre et lui sculpteur) ont créé l’atelier S/Z il y a quatre ans, dans le quartier d’Achrafieh, au coeur de la capitale libanaise. Ils y exposent et vendent leurs meubles et objets du quotidien revisités à leur goût. Ainsi, ce narguilé, que l’on peut trouver aujourd’hui dans une galerie parisienne* qui détient l’exclusivité de sa vente en France.
Sybille, 30 ans, jeune femme gracile aux yeux noirs, évoque dans un sourire amer les guerres et les soubresauts de l’histoire libanaise, qui se reflètent dans son travail. D’ailleurs, le narguilé, qui s’intitule Why-U… Y-me ?, en est un bon exemple. Les courbes tout en rondeurs des shîshas traditionnelles ont été remplacées par un cube en plexiglas rouge. Sybille a écrit un poème qui illustre sa création : « La guerre, jamais ! Peut-être ? La fumée bien sûr. Un narguilé sorti d’un obus rouge pour dépasser le passé. »
L’artiste explique qu’elle a toujours été marquée et influencée par les événements de son pays. La guerre du Liban a poussé sa famille à s’installer à Paris. Elle a 12 ans et, par chance, cette période de sa vie est celle de l’apprentissage de l’art. Elle prend des cours de peinture et de dessin, qu’elle poursuivra une fois rentrée à Beyrouth à l’Académie libanaise des beaux-arts. Après avoir obtenu une bourse pour l’École nationale supérieure d’art de Cergy (France), elle complète son cursus avec la Parson’s School of Design de New York et les Beaux-Arts de Paris.
À partir de 1995, elle enchaîne les expositions personnelles de peinture puis se tourne vers le design avec son mari. Ensemble, ils mélangent un côté chic (comme leurs bougeoirs modulables ou un autre modèle de narguilé qui rappelle les porte-vêtements bourgeois) et l’utilisation de matériaux de récupération, comme le caoutchouc d’un pneu transformé en vase. Tout en travaillant aussi des matériaux traditionnels comme le verre soufflé.
Découverts au Salon du meuble et du design de Paris 2005 et à la grande exposition Switch on Lebanese Design, ces deux-là n’ont pas fini de rhabiller notre quotidien.

* Galerie Mamia-Breteshé,48, rue Chapon, Paris 3e ; tél. : (+ 33) 1 44 78 06 93.

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires