Il était une fois les Parisot
Publié le 10 juillet 2005 Lecture : 1 minute.
Saint-Loup-sur-Semouse est un modeste chef-lieu de canton du département de la Haute-Saône, au nord de la Franche-Comté. Pour tous les habitants de la région, ce bourg d’environ 4 500 habitants niché au pied des Vosges évoque un nom, un seul : Parisot. L’usine de meubles créée en 1936 par le grand-père de la nouvelle patronne du Medef ne draine pas seulement la main-d’oeuvre de tous les villages environnants ; elle est aussi le deuxième employeur du département après le constructeur automobile Peugeot qui a décentralisé à Vesoul, le chef-lieu du département, son usine de pièces détachées.
Comme cela se fait aujourd’hui encore dans les PME rurales, la maison où grandit Laurence Parisot dans les années 1960-1970 est située au coeur de l’entreprise familiale dont son père, Michel, et ses oncles ont repris la direction. Elle partage le casse-croûte des ouvriers et assiste au conseil d’administration. Elle est donc déjà à bonne école. Une certaine école, du moins, car, dans la région, les « Parisot » ont la réputation d’être des patrons de choc. Leur entreprise emploie une nombreuse main-d’oeuvre immigrée, marocaine en majorité. Il ne fait pas bon y être syndiqué…
En 1999, à la suite d’un différend avec ses frères, Michel Parisot se retire du groupe pour reprendre dans le sud-ouest de la France une petite société, Optimum, spécialisée dans la fabrication de portes de placard. Laurence en héritera en 2002 à la mort de ce père auquel elle voue une telle affection qu’elle a décidé de ne plus remettre les pieds dans sa Haute-Saône natale depuis la brouille familiale.
Entre-temps, le groupe Parisot a continué à se développer. Il possède aujourd’hui plusieurs unités industrielles en France et dans d’autre pays européens, employant un total de quelque 4 500 personnes. Ce qui, entre le mobilier en bois massif, les meubles en kit – destinés notamment au géant suédois Ikea – ou encore les panneaux de particules, en fait le premier fabriquant européen de meubles. n
Dominique Mataillet
