Zongo, changement dans la continuité
Le nouveau Premier ministre est un économiste comme son prédécesseur.
Publié le 10 juin 2007 Lecture : 1 minute.
Son nom ne figurait pas dans la liste des favoris, mais il a finalement raflé la mise. Nommé dans la soirée du 4 juin à la tête du gouvernement burkinabè, dix-sept jours exactement après avoir fêté son cinquantième anniversaire, Tertius Zongo, jusqu’à présent ambassadeur du Burkina aux États-Unis, a coiffé au poteau les éternels pressentis au poste de Premier ministre. À l’heure de remplacer Ernest Paramanga Yonli, démissionnaire à la suite des élections législatives du 6 mai dernier, le président Blaise Compaoré a donc, une nouvelle fois, créé la surprise. Comme le 7 novembre 2000, lorsqu’il avait appelé le sortant d’aujourd’hui à la primature Toutefois, l’arrivée de Zongo s’apparente davantage à un changement dans la continuité qu’à une véritable rupture. Comme son prédécesseur, le Yankee fait plutôt figure de technocrate discret et est un économiste averti. Diplômé de l’université de Dakar (Sénégal) et de l’Institut d’administration de Nantes (France), il a notamment représenté son pays à la Banque mondiale et au Fonds monétaire international (FMI). Ancien porte-parole du gouvernement de 1974 à 1977, ministre délégué au Budget et à la Planification entre 1995 et 1997 puis ministre de l’Économie et des Finances entre 1997 et 2000, il est aussi familier de la gestion des affaires publiques.
Une expérience dont Zongo aura bien besoin, car succéder à Yonli n’est pas une mince affaire. Le sortant laisse, en effet, la « maison Burkina » à peu près rangée, à l’issue de sept années pourtant particulièrement tourmentées. La crise politique, économique et sociale qu’il avait trouvée en arrivant aux affaires est oubliée, le dossier ivoirien en passe d’être réglé et les grands chantiers nationaux sont sur les rails. À son successeur, désormais, de s’assurer de leur pérennité.
