Zoellick en campagne

Publié le 10 juin 2007 Lecture : 2 minutes.

Pour la première fois dans l’histoire de la Banque mondiale, un candidat à la présidence part en « campagne électorale » avant même d’être confirmé Les dix prédécesseurs de Robert B. Zoellick n’avaient pas été obligés de défendre eux-mêmes leur candidature, laissant ce soin à la puissance tutélaire, les États-Unis, qui, depuis 1946, dispose du droit non écrit de désigner le patron de la Banque, les Européens de l’Ouest ayant celui de nommer le directeur général du FMI et le reste du monde – y compris la Russie, la Chine et le Japon – celui de concourir pour les miettes du système onusien.
Ce partage inéquitable avait été vivement critiqué lors de la nomination de Paul Wolfowitz à la tête de la Banque mondiale, en mars 2005. On sait ce qu’il advint : contesté par le staff dirigeant et accusé d’avoir violé les règles éthiques de la Banque, l’ex-numéro deux du Pentagone a été contraint de démissionner.
Pour lui succéder, George W. Bush a choisi, le 30 mai, le plus consensuel, Robert B. Zoellick (54 ans). Cet ancien secrétaire d’État adjoint (février 2005-juillet 2006), vite déçu par l’administration Bush, assurait depuis la vice-présidence internationale de Goldman Sachs. À la fois juriste et économiste, il avait déjà brigué – sans succès – la présidence de l’institution, en 2005.
Afin de désamorcer les critiques et de préparer sa prochaine audition devant le conseil des administrateurs (dans la semaine du 18 juin), Zoellick a donc décidé de faire campagne auprès de ses électeurs. Son premier objectif est d’obtenir un mandat plein de cinq ans – et non le reliquat de celui de son prédécesseur (jusqu’au 31 mai 2010). Après avoir démissionné de Goldman Sachs, il s’est, à partir du 6 juin, rendu sur le terrain : Ghana, Éthiopie, Afrique du Sud, Mexique, Brésil et plusieurs pays européens non spécifiés à l’heure où ces lignes sont écrites. À Accra, il a rencontré les ministres des Finances de quatre pays ouest-africains : Ghana, Burkina, Côte d’Ivoire et Sénégal. Partout, il s’est efforcé d’apparaître comme le contraire de son prédécesseur : humble et pragmatique.
La Banque mondiale s’est abstenue de tout commentaire, mais a rappelé que le dépôt des candidatures reste ouvert jusqu’au 15 juin – ce qui ne signifie pas que Zoellick doive redouter l’apparition d’un concurrent – et qu’elle annoncerait son choix le 30, au plus tard.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires