Sikasso : le sommet des pauvres
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L’endroit était très bien choisi. À Sikasso (370 km au sud de Bamako), au cur de la région cotonnière du Mali, le « sommet des pauvres » a réuni plus d’un millier de personnes, du 4 au 7 juin. Militants altermondialistes, représentants d’ONG ou figures du monde paysan, l’Afrique qui dit non aux ravages du libre-échange, dénonce les promesses non tenues des riches et fustige les subventions agricoles s’était donné rendez-vous.
Il y avait moins de caméras qu’à Heiligendamm, aucun chef d’État, mais, une fois encore, la société civile s’était mobilisée. Des centaines de matelas étaient disposés dans le stade de la ville pour permettre aux participants de dormir. La logistique n’avait rien à voir avec celle déployée pour les puissants réunis sur les bords de la Baltique, mais ce contre-sommet était avant tout un acte de résistance. Un signal adressé aux décideurs.
« Nous connaissons maintenant la stratégie du G8. C’est un peu d’annulation de la dette, mais pas d’augmentation de l’aide au développement, sinon l’Afrique sera debout ! » a scandé l’un des organisateurs, Dounantié Gao, directeur exécutif de la Coalition africaine dette et développement (CAD-Mali). « Prenons une calculette, nous sommes très loin du compte, voilà la réalité », a ajouté Aminata Touré Barry, la présidente de l’association.
Mais derrière les slogans, il a surtout été question d’agriculture et de préservation des filières locales de production. Et une fois encore, le coton a tenu la vedette. L’or blanc fait vivre 10 millions de personnes sur le continent, mais les pertes provoquées par les généreuses subventions allouées aux producteurs du Nord sont estimées à 400 millions de dollars par an. À ce jour, les négociations au sein de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) n’ont pas permis d’avancer. Si les altermondialistes de Sikasso ont dénoncé le diktat des institutions internationales, certaines voix ont aussi fustigé la mauvaise gouvernance et la corruption qui plombent les économies africaines. Les riches feraient bien d’écouter les pauvres !
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