Zone franc : population active
Microfinance et diaspora : deux « leviers » à optimiser.
Publié le 10 avril 2005 Lecture : 1 minute.
Si l’économie africaine peine à décoller, ce n’est pas faute d’organiser des rencontres. Une semaine après le sommet des chefs d’État de l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA) à Niamey (voir J.A.I. n° 2308, pp. 76-77), les ministres de l’Économie et des Finances de la zone franc se sont retrouvés à Cotonou, au Bénin, à l’occasion de leur réunion semestrielle. Les discussions ont notamment porté sur le microcrédit et les transferts de fonds des migrants (lire aussi p. 88). Pendant longtemps, ces deux phénomènes ont été méconnus ou sous-estimés, mais aujourd’hui ils se sont imposés comme facteur de développement. Face à l’inertie de leurs gouvernants, les populations africaines ont pris les devants et imposé des alternatives. Dans la zone UEMOA, la microfinance est évaluée à 200 milliards de F CFA, principalement dans le commerce, la restauration et l’agriculture. Les ministres réunis le 7 avril à Cotonou ont plaidé pour une « meilleure articulation » avec les banques commerciales traditionnelles, trop timides devant cette demande massive de crédits.
Concernant les transferts de fonds des migrants, les comportements des populations ont, là encore, précédé les actions des organismes et institutions. Les sommes en jeu sont très difficiles à évaluer et une bonne partie de l’argent revient au pays de manière informelle. Les économies faites au Nord peuvent pourtant être réinvesties au Sud. Selon la Banque de France, elles représentent 7 % du PIB au Sénégal et 48 millions d’euros sur l’ensemble de la zone franc en 2003. Des chiffres officiels et donc sous-évalués. Pourtant, si ces deux « leviers » étaient optimisés, il y a fort à parier que toute l’économie de la région en tirerait profit. En 2004, la croissance des huit pays membres de l’UEMOA a été seulement de 3 %. Avec 7,7 %, les six pays de la Communauté économique et monétaire de l’Afrique centrale (Cemac) ont fait mieux, mais surtout à la faveur de la flambée du baril.
