Vos lettres et emails sélectionnés

Publié le 10 avril 2005 Lecture : 5 minutes.

Rectificatif
La secrétaire d’État tunisienne aux Affaires étrangères s’appelle Saida Chtoui et non Emna Chtioui, comme nous l’avons écrit par erreur (voir J.A.I. n° 2308). Que l’intéressée et nos vigilants lecteurs veuillent bien nous excuser.

Mise au point
Il a été publié dans l’hebdomadaire Jeune Afrique/l’intelligent n° 2305, dans « La semaine de l’Intelligent », un article intitulé « Sida : aggravation en Côte d’Ivoire » dans lequel est indiqué que le taux de prévalence du sida « tournerait aujourd’hui en Côte d’Ivoire autour de 25 % ». Cette information proviendrait de la table ronde organisée par la section ivoirienne d’Amnesty International.
Le ministère de la Lutte contre le sida de l’État de Côte d’Ivoire s’inscrit en faux face à de telles allégations sans fondement et tient à préciser ce qui suit :
1. Concernant la rencontre organisée par Amnesty International : le ministère y a participé. De ce fait, sous le couvert de son représentant et en s’appuyant sur le rapport produit à l’issue de cette table ronde, il affirme sans ambages qu’à aucun moment il n’a été fait mention d’un taux de prévalence de 25 %.
2. Concernant le taux de prévalence en Côte d’Ivoire : l’estimation faite par l’Onusida en décembre 2004 à partir des données disponibles de l’enquête sentinelle indique le chiffre de 7 %. C’est donc le seul taux qui, scientifiquement, fixe la prévalence dans le pays. Aucun autre chiffre ne peut être avancé tant qu’une nouvelle enquête n’est pas diligentée.
Le ministère de la Lutte contre le sida informe toutes les personnes et les structures qui souhaiteraient obtenir des informations fiables sur le sida en Côte d’Ivoire que son ministre, le Dr Christine Nebout Adjobi, ainsi que l’ensemble de ses collaborateurs sont disposés et disponibles pour apporter des réponses à toutes les préoccupations concernant la pandémie du VIH-sida en Côte d’Ivoire, à condition qu’ils soient approchés effectivement.

la suite après cette publicité

Haïti n’est pas perdu
Jusqu’à son indépendance en 1804, Haïti était une colonie française productive et prospère. Les esclaves ne profitaient pas eux-mêmes de cette production, les récoltes allaient aux maîtres. Après l’indépendance, les nouveaux maîtres ont repris le style autoritaire des Français. Les dictateurs, Duvalier père et fils, ainsi que Raoul Cedras, se sont enrichis et n’ont pas investi dans les services publics ou la croissance économique. L’une des causes du malaise actuel est la dette qui absorbe 80 % du revenu national haïtien. Les autres raisons sont le banditisme et le chômage, qui touche 70 % de la population. La corruption existe jusqu’au sommet de l’État.
La communauté internationale est indifférente aux malheurs d’Haïti. Par conséquent, la seule solution réside dans la force de travail et l’ingéniosité des habitants, qui doivent reprendre confiance en eux-mêmes et utiliser les moyens du bord pour s’en sortir.

La colonisation a aussi du bon
Dans « Ce que je crois », Béchir Ben Yahmed fustige souvent la colonisation. Il me semble, d’après ce que j’ai appris au lycée, que les invasions ont été chose courante par le passé, qu’il y a eu de nombreux empires, pas toujours créés dans la douceur, que les Arabes ont envahi et islamisé une grande partie de l’Afrique et de l’Europe sans états d’âme ni le moindre remords.
Je suis née au Maroc en 1926. Au moment du protectorat, le pays était en pleine révolte. Le sultan ne pouvait pas sortir de chez lui. Famines, pandémies et épidémies régnaient. Mes parents, enseignants, sont arrivés en 1922. Ils ont exercé dans le Sud pendant vingt-trois ans. Un vrai sacerdoce qui ne les a pas empêchés d’être heureux et d’adorer ce pays, comme moi. Je suis également devenue enseignante, je m’y suis mariée, j’ai eu mes aînés et faillis mourir de chagrin à 31 ans d’être obligée de quitter ce pays qui était le mien, où je retourne désormais en « étrangère » tous les ans.
La Gauloise d’origine que je suis estime que Jules César a bien fait de conquérir et de coloniser la – ou plutôt les – Gaules, qui sans cela ne seraient jamais devenues la France.

Les « awax » sont parmi nous
Phrase sibylline pour qui n’est pas marocain : le mot « awax » désigne les policiers en civil, faux étudiants qui infiltrent les universités marocaines. Cela semble nous ramener aux années 1960, quand les facultés étaient les foyers de mouvances politiques de toutes sortes. Aujourd’hui, la présence des awax a pour unique motif la peur des islamistes, nombreux, qui saisissent la moindre occasion pour tenter de mobiliser une population estudiantine désenchantée.
Il est délicat de critiquer pareille intrusion, ne serait-ce qu’en mémoire des attentats du 16 mai 2003 à Casablanca. Mais le principe qui pousse à rejeter toute entrée de l’appareil sécuritaire dans les universités est bien celui de la liberté d’opinion. On ne peut s’empêcher d’y voir un retour aux années de plomb. À l’époque, le diable était personnifié par l’opposition, qui recrutait dans la jeunesse estudiantine, très politisée.
Il ne s’agit pas de faire le procès des erreurs passées, ni d’encourager les islamistes mais de s’interroger sur le bien-fondé de pareilles mesures. L’époque n’est plus à la répression aveugle, le quadrillage peut être perçu comme preuve d’impuissance face au rival islamiste qui doit sa popularité à sa politique de proximité et d’écoute des citoyens, notamment des plus démunis.

Musique en danger
Votre article « Mali : les pirates connaissent la musique » (voir J.A.I. n° 2307) a dû retenir l’attention de plus d’un lecteur. Le constat est clair, les musiciens africains ne vivent plus de leur art à cause de la piraterie. Si le phénomène se poursuit, la musique africaine aura bientôt disparu du marché. Nos gouvernements restent de marbre devant ce fléau. À quoi servent dont les ministères de la Culture et pourquoi n’y a-t-il pas de politique de lutte contre la piraterie ?

la suite après cette publicité

N’oublions pas la Centrafrique
Merci pour votre suivi de l’élection présidentielle en Centrafrique (voir J.A.I. n° 2308). La presse française est singulièrement muette sur ce sujet. Curieuse, cette désaffection pour un État dont elle a abondamment profité, bois et diamants inclus. Est-ce la honte d’avoir, un moment donné, installé un triste sire sur un trône impérial en toc ?

Deuil planétaire
Je voudrais remercier tous les médias du monde d’avoir consacré de nombreuses pages au parcours de Jean Paul II. Merci à tous les non-chrétiens, en particulier dans les pays où les catholiques sont minoritaires : l’Inde, l’Égypte, le Maroc, l’Indonésie, pour leur sympathie en ce moment douloureux.

la suite après cette publicité

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires