Mieux vaut tard que jamais

Publié le 10 avril 2005 Lecture : 2 minutes.

Il faut se réjouir de l’accord intervenu mercredi 6 avril à Pretoria sur la Côte d’Ivoire et féliciter le président Laurent Gbagbo du réalisme intelligent dont il vient de donner la preuve.
Cet accord est le résultat de la ténacité de la communauté Internationale (Conseil de sécurité, toujours unanime, Union africaine, Cedeao, Francophonie) et de tous les partenaires de la Côte d’Ivoire, la France en premier lieu.
La raison imposait cette solution.
La volonté politique de certains responsables nationaux et extérieurs faisait clairement défaut.
La peur de perdre (de perdre beaucoup), un juridisme étroit, un certain penchant à l’irrespect et au dédain, à l’exclusion et à la confiscation du bien commun, une résistance à reconnaître l’autre dans sa dignité, son travail, ses droits légitimes, une incapacité à une compréhension dynamique du concept d’intégration régionale porteuse d’expansion certaine pour la Côte d’Ivoire… Voilà quelques-uns des éléments qui ont conduit aux désastres humains et économiques qui endeuillent lourdement ce pays-carrefour, point d’appui essentiel d’une grande partie de l’Ouest africain.
Le travail très ingrat accompli patiemment par la communauté internationale a fini par porter. On peut ainsi l’énoncer :
Sous la menace de sanctions sévères clairement exprimées :
– affirmer la nécessité absolue d’un accord politique pour des élections justes, transparentes et ouvertes à tous ;
– obtenir ainsi le désarmement de tous les protagonistes, y compris le désarmement immédiat des milices dangereusement à l’oeuvre à Abidjan et ailleurs ;
– assurer la réunification du pays pour l’organisation de consultations crédibles et surtout créer un climat d’opinion respectant toutes les communautés, leurs droits, leurs biens, leurs ambitions. En un mot :
Faire prévaloir l’esprit de paix sur l’esprit de victoire.
Il fallait encore comme le voulait avec détermination Kofi Annan qui s’est impliqué à fond dans ce dossier, il fallait encore une rencontre de vérité pour sortir du cercle vicieux de la mauvaise foi.
La rencontre de Pretoria sous l’égide de Thabo Mbeki a réussi le miracle attendu. Car il s’agit d’un vrai miracle de résurrection. « Lève-toi et marche », telle est désormais la chance à saisir.
Tous les Ivoiriens y ont intérêt.

* Ancien représentant spécial du secrétaire général des Nations unies en Côte d’Ivoire.

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