Les femmes et les enfants d’abord…

Publié le 10 avril 2005 Lecture : 2 minutes.

Chaque minute, dans le monde, 1 femme meurt des suites de sa grossesse ou de son accouchement et 20 enfants de moins de 5 ans succombent à des maladies. Malgré les progrès enregistrés dans les années 1990, 10,6 millions d’enfants et 530 000 mères sont décédés cette année. C’est le constat accablant que dresse l’Organisation mondiale de la santé (OMS) dans son rapport annuel publié le 7 avril et intitulé « Donnons sa chance à chaque mère et à chaque enfant ».
Les pays en développement, et en particulier ceux du continent africain, enregistrent les taux de mortalité maternelle et infantile les plus inquiétants. En Afrique, 1 femme sur 16 meurt à cause de sa maternité, contre 1 sur 2 800 dans les pays riches. Au Kenya, au Rwanda, au Swaziland, en Zambie et au Zimbabwe, ce taux a même augmenté au cours des cinq dernières années. Si les maladies, telles que le paludisme, sont souvent en cause, le mauvais suivi pré- et post-natal ainsi que l’absence de personnel qualifié pendant l’accouchement restent des facteurs aggravants. Près de 10 % de ces décès sont également imputables aux avortements pratiqués dans de mauvaises conditions – dans le monde, 68 000 femmes ont péri en voulant interrompre leur grossesse. Pour l’OMS, l’effondrement des systèmes de santé consécutif à la récession économique, à la propagation du sida ou encore aux crises humanitaires participe à cette tendance mortelle.

L’organisation onusienne prévoit aussi qu’en 2005 « 11 millions d’enfants de moins de 5 ans vont mourir de causes en grande partie évitables. Parmi eux, 4 millions de nourrissons ne survivront pas au-delà de leur première année ». Là encore, l’Afrique présente une situation catastrophique. Au cours de sa vie, 1 femme africaine sur 5 perd un enfant alors que ce risque est de 1 sur 125 dans les pays plus développés. Le rapport constate que 6 pays seulement concentrent la moitié de la mortalité infantile : Chine, République démocratique du Congo, Nigeria, Inde et Pakistan.
Des traitements simples et peu coûteux suffiraient pourtant à renverser ces courbes : vaccinations, antibiotiques, moustiquaires, sels de réhydratation… Pour ce faire, l’OMS préconise que les 75 pays les moins avancés en la matière augmentent leurs dépenses de santé publique de 9 milliards de dollars par an au cours de chacune des dix prochaines années. Encore faut-il que la vie des femmes et des enfants deviennent leur priorité…

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