Le nouveau parler français à Abidjan-la-Guerre

Publié le 10 avril 2005 Lecture : 1 minute.

Dans la métropole ivoirienne, malgré la dureté des temps, on continue à s’amuser de tout et de rien en aménageant le langage quotidien aux circonstances. Voici un florilège de mots et d’expressions inspirés par la crise que traverse le pays depuis plus de deux ans.

Sukhoi : le dragueur parfait, il tire avec précision et ne rate jamais sa proie. Il peut tomber sur une fille même enfermée dans la chambre de ses parents.
MI-24 : tire sur tout ce qui bouge. Capable de tomber sur toute une famille ou un groupe d’amies, belles ou laides, il tire seulement.
Alpha Jet : vieux dragueur. Pas dangereux parce que l’essentiel ne fonctionne plus chez lui.
Gruman : dragueur de classe avec tous les avantages, mais trop renfermé. Abonné au Viagra, mais inoffensif.
Se chiraquer : s’énerver.
Coup d’Etat : utilisé par les maîtresses qui veulent raser la femme légitime.
Mutinerie : utilisé par les enfants qui ne veulent plus écouter leurs parents.
Assaillant : désigne ceux qui font des revendications à tort et à travers.
Faire une Marcoussis : discuter, parlementer avec quelqu’un.
Zone assiégée : désigne sa propre maison quand on n’y est pas à l’aise.
Zone de confiance : chez sa maîtresse.
Zone occupée : désigne les filles qui ont déjà un copain.
Déplacés de guerre : on les nomme souvent DG pour faire allusion au directeur général.
Effort de paix : sortir le magot, cotiser.
Force Licorne : désigne ceux qui sont partout, les criquets pèlerins.
Drogba : très, très fort.
Etat d’urgence : mentir à sa femme pour se rendre chez sa maîtresse.
Aller au front : aller au garba (les feuilles d’attiéké font penser au treillis).
Casque bleu : assiette en plastique bleu dans laquelle on sert le garba.

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