Ce que va faire le camp Gbagbo

Publié le 10 avril 2005 Lecture : 2 minutes.

A l’opposé de l’effervescence qu’il a connue après l’accord de Marcoussis de janvier 2003, le camp présidentiel vit dans la sérénité ces lendemains du conclave de Pretoria. Les proches de Laurent Gbagbo semblent satisfaits de « l’arrangement » trouvé dans la capitale sud-africaine pour trois raisons au moins. D’abord, il ordonne la diffusion des images de la télévision nationale sur l’ensemble du territoire – ce qui est important pour le camp Gbagbo dans cette guerre qui se déroule aussi sur le terrain de la communication. Ensuite, il permet d’enclencher le processus du Désarmement, démobilisation et réinsertion des ex-combattants (DDR). Enfin, il n’impose pas formellement la révision de l’article 35 de la Constitution, c’est-à-dire la candidature d’Alassane Dramane Ouattara à la prochaine élection présidentielle. Le camp présidentiel s’en remet donc pour l’instant à la « sagesse » de Thabo Mbeki et à sa façon de gérer cette « question sensible » après ses consultations avec notamment les Nations unies et l’Union africaine. « C’est seulement à l’issue des résultats de cette phase, indique un proche du chef de l’État ivoirien, que nous aviserons. Mais nous restons intraitables sur la nécessité d’un référendum pour apporter un quelconque amendement à la Constitution. »
En attendant, Charles Blé Goudé et ses « Jeunes patriotes » restent calmes. S’il s’abstient de toute déclaration ou confidence à la presse, le leader du bataillon civil de Gbagbo n’en est pas moins en train de réfléchir aux actions à mener dans cette phase post-Pretoria.
Selon son entourage, il s’est entretenu longuement avec le chef de l’État dans la nuit du 7 au 8 avril. Après quoi, il a convoqué une réunion restreinte de son staff pour arrêter un mot d’ordre : « Donnons toutes ses chances à ce nouvel accord. Ne faisons rien qui puisse entraver sa mise en oeuvre. Commençons à réfléchir à une stratégie pour mettre toutes les chances du côté de notre candidat à la prochaine élection. » De source confirmée, il n’est pas exclu que le mouvement entreprenne dans les semaines à venir une tournée d’explication de l’accord pour amener ses troupes à l’accepter.
L’heure n’est pas pour autant à l’extinction de tous les fronts. Le chef de file des « Jeunes patriotes » demeure intransigeant sur une chose : la poursuite de son combat pour le départ du pays de la force française Licorne qu’il voit comme « une partie au conflit et non une composante impartiale ». Les manifestations contre ce détachement militaire vont donc continuer de plus belle dans toutes les villes de l’intérieur du pays.

La Matinale.

Chaque matin, recevez les 10 informations clés de l’actualité africaine.

Image

Contenus partenaires