Annan tenu en laisse

Publié le 10 avril 2005 Lecture : 1 minute.

Kofi Annan survivra. Il peut compter sur le soutien de la plupart des membres de l’ONU, et la Maison Blanche elle-même ne tient pas à ce qu’il parte, au moins pour l’instant. Mais le secrétaire général est déstabilisé. Le rapport de Paul Volcker, l’ancien président de la Réserve fédérale, a conclu qu’il n’était pas directement impliqué dans les agissements de son fils, mais ne l’a pas lavé de tout soupçon. Or, quand on occupe une position aussi en vue, on se doit non seulement d’être au-dessus de tout soupçon, mais aussi de faire l’unanimité. […] Ce que souhaite l’administration Bush, c’est qu’Annan reste à son poste, mais à la merci des États-Unis. Elle n’est pas contre l’ONU en temps que telle, mais elle considère qu’elle n’a pas été fidèle à ses principes, qu’elle est étouffée par la bureaucratie, gangrenée par la corruption et prisonnière des limites qu’impose la recherche permanente du consensus. Elle ne veut pas la supprimer, mais la remodeler à son image. C’est pourquoi elle a l’intention de s’y faire représenter par un personnage tel que John Bolton, qui ne lui a jamais ménagé ses critiques.

Il en va de même avec la Banque mondiale. Jusqu’ici, tout le débat sur la décision de Bush de nommer Paul Wolfowitz à la présidence a porté sur la question de savoir si ce néoconservateur connu est un honnête homme qu’inquiète le sort des pauvres et qui croit à l’aide. Mais le problème n’est pas là. L’administration a sur la Banque le même point de vue que sur l’ONU : c’est une organisation inefficace, corrompue et porteuse de tous les péchés d’une institution, qui essaie de concilier les intérêts d’une myriade de pays.

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