Le partenaire chinois
Faut-il désormais parler chinois pour devenir un dirigeant politique international ? Après l’Australie, qui vient d’élire un Premier ministre sinophone, voilà le continent africain qui s’est choisi un Sino-Gabonais parlant parfaitement le mandarin pour diriger l’Union africaine (UA).
Jean Ping, élu le 1er février président de la Commission de l’UA, est en effet né de père chinois et de mère gabonaise. D’où son nom à consonance chinoise, qui fait de lui le dirigeant idéal pour un continent qui s’est tourné massivement vers Pékin et sa manne d’investissements et de financements au cours des dernières années.
Fort modestement, l’agence officielle chinoise Xinhua rend hommage à l’élection de Jean Ping sans mentionner son ascendance chinoise, alors qu’il est clair qu’à Pékin on est extrêmement sensible à cette dimension. Tout comme les Chinois avaient apprécié que le nouveau Premier ministre australien, le travailliste Kevin Rudd, ait une bonne maîtrise du mandarin et connaisse bien la Chine avec laquelle son pays entretient des relations commerciales considérables.
À son retour à Libreville, le régime de Bongo a organisé un accueil populaire à son nouveau héros, qui réussit le tour de force d’être l’homme de Bongo, le « président de l’Afrique », l’ami de la France et l’enfant de la Chine. Qui dit mieux ?
Il aura besoin de tous ces atouts s’il veut peser sur les nombreux dossiers africains du moment, des crises tchadienne et kényane aux conflits du Darfour et du Kivu, et, plus généralement, la recherche perpétuelle d’un modèle de développement pour une Afrique encore loin de l’avoir trouvé.
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