Questions sur une rançon

Publié le 9 novembre 2008 Lecture : 1 minute.

L’euphorie qui a suivi la libération des otages autrichiens enlevés par Al-Qaïda au Maghreb, le 22 février dans le sud de la Tunisie, puis détenus depuis dans la région de Kidal, dans le Nord-Mali, a pâti du mystère qui entoure la contrepartie financière (5 millions d’euros, dit-on) versée aux ravisseurs.
Le 1er novembre, à Bamako, Wolfgang Ebner et Andrea Kloiber, les deux otages, ont été solennellement « remis » à Ursula Plassnik, chef de la diplomatie autrichienne. Après s’être félicité de ce dénouement heureux, le président Amadou Toumani Touré a juré que son pays n’avait versé aucune rançon, encore moins monnayé sa médiation, avant de rendre hommage aux notables et élus locaux impliqués dans celle-ci.
Pourtant, dès le lendemain, plusieurs titres de la presse indépendante algérienne, notamment le quotidien francophone Liberté, ont vertement reproché à ATT d’avoir négocié avec les ravisseurs salafistes et consenti à leur faire parvenir la rançon versée par la Fondation Kadhafi, que dirige Seif el-Islam, fils du « Guide » de la Jamahiriya. Toujours selon la presse algérienne, le principal négociateur aurait été Iyad Ag Ghali, ancien patron de l’Azawad, la rébellion touarègue des années 1990, et actuel consul du Mali à Djeddah. Pourquoi cette offensive en règle contre ATT ?
Il faut se souvenir que trente-deux otages occidentaux enlevés en Algérie en février 2003 avaient été libérés dans les mêmes conditions, quelques mois plus tard, dans la même région du Nord-Mali. À l’époque, la médiation avait été conduite par Iyad Ag Ghali. Le paiement d’une rançon avait été officiellement démenti, mais on sait aujourd’hui qu’il a bel et bien eu lieu. Cet argent avait même permis à Al-Qaïda d’acheminer des armes dans les maquis de Kabylie. Bref, les Algériens sont convaincus qu’ATT a récidivé.
En dépit de ces attaques, celui-ci n’a pas manqué d’adresser à Bouteflika, « le plus Malien des Algériens », un message de félicitations à l’occasion de l’anniversaire du déclenchement de la guerre de libération, le 1er novembre.

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