Plan de vol pour l’Afrique

Publié le 9 octobre 2005 Lecture : 2 minutes.

C’est par une conférence de presse à Johannesburg que le président de l’Association internationale du transport aérien (Iata, qui réunit 260 compagnies), Giovanni Bisignani, a conclu le voyage de quatre jours qu’il vient d’effectuer au Kenya et en Afrique du Sud. L’occasion pour lui de dresser un panorama du transport aérien : malgré l’augmentation du trafic, l’industrie va mal en raison de la flambée des cours du pétrole. Il est nécessaire de réduire les coûts, de rentabiliser et de consolider l’industrie. À cet effet, l’Iata prévoit pour l’Afrique un agenda en quatre points.

Premier point, la sécurité. L’Afrique ne représente que 4,5 % du transport aérien mondial, mais 25 % des accidents. Les compagnies doivent mettre en place les audits opérationnels agréés par l’Iata depuis 2003. Seule South African Airways a réalisé cet audit, bientôt suivie par Egypt Air et Kenyan Airways. Quant aux « listes noires » établies par certains pays européens, Giovanni Bisignani a estimé qu’« il est difficile d’évaluer les performances d’un appareil sur un aéroport en moins d’une heure » et que « ces listes noires ne sont pas très efficaces ».
Ensuite, les infrastructures aériennes : nombreux sont les aéroports africains dont les équipements ne correspondent pas aux minima internationaux. Autre point noir, l’accord destiné à favoriser les communications sol-air à travers tout le continent, et signé voici plus d’un an, est resté lettre morte.
Troisième point, l’ouverture du marché. Depuis la déclaration de Yamoussoukro de 1998, rien n’a été fait : « Les compagnies aériennes doivent pouvoir exercer leur activité en vrais entrepreneurs, a martelé le président, et créer des lignes là où il y a des clients. »

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Son allocution s’est terminée par un plaidoyer en faveur des billets électroniques. Aujourd’hui, 33 % des billets sont dématérialisés : l’objectif de l’Iata est qu’en 2007 toute la billetterie le soit. Mais, en Afrique, 34 compagnies sur 39 n’y font pas appel. Le président de l’Iata a conclu qu’il était absolument nécessaire de réunir une volonté politique forte et un leadership pour que la situation s’améliore. Selon lui, l’aviation est un catalyseur du développement et a un rôle fondamental à jouer. Mais cela nécessite « une vision commune, un engagement fort et de l’action ». Une conception que partagent, on l’espère, les membres de l’Association des compagnies aériennes africaines (Afraa) qui se réuniront en assemblée générale en Afrique du Sud, le 14 novembre.

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