Védrine fait l’impasse (ou presque)
Remis par son auteur à Nicolas Sarkozy le 4 septembre, le « Rapport pour le président de la République sur la France et la mondialisation » rédigé par l’ex-ministre des Affaires étrangères Hubert Védrine ne consacre que deux pages (sur soixante) aux politiques arabes et africaines de la France dans lesquelles il préconise, en substance, de résister aux « tentations d’abandon ». S’il reprend, dans son argumentaire, sa proposition de créer une commission bipartisane pour demander aux Africains ce qu’ils attendent aujourd’hui de la France, proposition qu’il avait formulée et longuement développée dans J.A. en mars dernier (voir le n° 2411), l’ancien collaborateur de François Mitterrand en reste là.
Pourquoi cette restriction, alors que sa réflexion, publiée dans nos colonnes, était en ce domaine nettement plus riche ? L’effet d’une certaine déception peut-être. Lors de sa sortie, cette contribution avait en effet été accueillie avec enthousiasme par l’équipe diplomatique de Sarkozy, lequel ne manquerait pas, assurait-on, de s’en inspirer pour définir sa propre politique africaine. Mais, depuis, plus rien. Ou plutôt, il y a eu le fameux « discours de Dakar » du président, rédigé par sa plume Henri Guaino et dans lequel Hubert Védrine n’a retrouvé nulle trace de ses propres propositions
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