Décrispation
Même si, contrairement à certaines rumeurs, il n’est toujours pas question d’une visite officielle de Laurent Gbagbo en France dans les semaines à venir (ni, a fortiori, d’un voyage de Nicolas Sarkozy à Abidjan), les lignes bougent entre les deux capitales. Le coup de téléphone du Français à son homologue ivoirien, il y a cinq semaines, le premier de chef d’État à chef d’État depuis novembre 2004, au cours duquel Sarkozy a tenu à féliciter Gbagbo pour s’être rendu à Bouaké et l’a encouragé à poursuivre le processus électoral, est un signe évident de décrispation. À Paris, on est passé du « tout sauf Gbagbo » qui prévalait à l’époque du tandem Chirac-de Bonnecorse à un « Gbagbo faute de mieux », voire à un « Gbagbo pourquoi pas ».
Dans l’entourage du président français, on estime que Laurent Gbagbo a de bonnes chances d’être réélu et l’on se dit même prêt à fermer les yeux sur un processus d’identification du corps électoral imparfait, pour peu que le Premier ministre Guillaume Soro s’en accommode lui aussi. « Mieux vaut un bon compromis qu’une exigence de transparence absolue, génératrice de blocage et de violences », lâche un familier du dossier. Si le président ivoirien se rend à l’Assemblée générale de l’ONU, à la fin de septembre, il n’est pas exclu qu’une première rencontre informelle ait lieu entre lui et Nicolas Sarkozy, lequel sera présent à New York.
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