Agriculture : tout un peuple à nourrir

Publié le 9 septembre 2007 Lecture : 2 minutes.

En dépit d’une population active largement composée d’agriculteurs (plus de 60 %), le potentiel agricole guinéen n’est pas suffisamment mis en valeur. Les systèmes de production prédominants restent traditionnels et extensifs (culture sur brûlis entraînant une jachère naturelle plus ou moins longue), empêchant ainsi les producteurs d’assurer à la fois la sécurité alimentaire du pays et leur propre approvisionnement : 80 % des agriculteurs sont touchés par la pauvreté.
L’aide extérieure semble donc indispensable à la modernisation d’une agriculture dominée par les cultures vivrières telles que le riz, aliment de base de la population. Faute d’une production nationale suffisante, l’État est de plus en plus contraint d’importer massivement du riz d’Asie. À la fin de décembre 2006, 325 000 tonnes de riz sont entrées dans le pays, contre 263 000 tonnes en décembre 2005 (+ 24 %).
C’est le long de la côte Atlantique, dans la mangrove de la Guinée maritime que le riz local est cultivé. À la suite d’un premier projet de développement de la riziculture irriguée, financé par l’Agence française de développement (AFD), les rendements à l’hectare ont doublé. À la fin de 2003, la production de riz de mangrove atteignait 12 000 tonnes. Afin d’apporter aux agriculteurs des moyens techniques capables de mettre en valeur durablement les zones aménagées, l’AFD vient d’accorder un nouveau don de 9 millions d’euros. Objectif : dépasser les 15 000 tonnes d’ici à 2011.
Le pays manque, en outre, d’usines de transformation et d’infrastructures routières correctes, qui permettraient de désenclaver les zones de production agricole. Les fruits tels que la mangue, qui pousse en abondance en Basse-Côte comme en région montagneuse (Fouta-Djalon), ne sont ni exportés ni transformés sur place. Idem pour la banane, pourtant premier produit d’exportation de la Guinée à l’époque coloniale. À ce jour, aucun projet de relance de l’exportation de cette culture n’a abouti.
Du côté de la filière café et cacao, dans les plantations du Sud-Est notamment, l’heure pourrait être à l’optimisme. En 2006, 23 800 tonnes de café ont été exportées via le Port autonome de Conakry (PAC), contre 15 200 tonnes en 2005 (+ 56 %). Et ce, malgré l’âge avancé et le mauvais entretien des plantations. En réalité, la filière a « bénéficié » des troubles politiques qui, dès septembre 2002, ont touché la Côte d’Ivoire voisine, dont une partie de la production cacaoyère et caféière ont transité par la Guinée dès la fin de l’année 2002.

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