Konaré quitte le navire
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Il me semble que la faillite de l’Union africaine (UA) est consacrée. Il y a d’abord le refus de signer une charte démocratique pour limiter les mandats des dirigeants (le renouveau démocratique était l’un des facteurs ayant justifié le remplacement de l’OUA par l’Union. Hélas, on se rend compte que les vieilles habitudes sont plus que jamais maintenues). Le Nepad, presque oublié, alors qu’il était régulièrement l’un des sujets forts des rendez-vous africains (signe de son échec, d’ailleurs reconnu par le président sénégalais Abdoulaye Wade). Plus grave encore, le détournement des deniers de l’UA lors de la Conférence des intellectuels africains (une salle de réunion louée plus de cent fois son prix normal – de 5 millions de F CFA, elle est passée à environ 500 millions de F CFA). Ce qui est plus inquiétant, c’est le silence coupable observé sur cette affaire, qui démolit une autre justification de la création de l’UA (la transparence et la bonne gestion). On remarquera que l’Afrique a même reculé sur ce front : dans les années 1970, des fonctionnaires véreux de la CEAO avaient été arrêtés pour détournement de fonds de l’organisation (même le secrétaire général de la CEAO n’y avait pas échappé).
Dernier signe de cette faillite, la démission d’Alpha Oumar Konaré. L’homme qui était le plus enthousiaste sur le projet de l’UA quitte le navire avant que celui-ci coule définitivement, et il prend soin d’annoncer ses intentions aux autres, comme pour leur dire « mettez vos gilets de sauvetage »
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