Happy-end à Nouakchott

Contentieux apuré avec la compagnie pétrolière australienne Woodside.

Publié le 9 avril 2006 Lecture : 2 minutes.

Dès qu’ils ont aperçu sur l’écran de leurs téléviseurs, le jeudi 30 mars en début de soirée, le visage radieux de leur président, les téléspectateurs mauritaniens ont compris qu’une « bonne surprise » les attendait. Le colonel Ely Ould Mohamed Vall n’a pas fait languir son auditoire : il voulait évoquer le « contentieux avec la société (australienne) Woodside au sujet des prétendus avenants aux contrats de partage de la production pétrolière dont j’ai déjà eu l’occasion de vous entretenir ». Et annoncer « l’heureux dénouement de cette crise qui a été réglée par la voie de la négociation ».
Cinq jours auparavant, réunis à Dubaï par Cheikh Abdallah Al Thani, le PDG du groupe émirati Al Thani Investment, Mauritaniens et Australiens avaient en effet paraphé dans le plus grand secret un protocole d’accord. Comme l’expliquera le Premier ministre Sidi Mohamed Ould Boubacar aux chefs des partis mauritaniens, ce même jeudi 30 mars, son gouvernement est sorti victorieux du bras de fer. Les textes additifs signés « illégalement », selon le pouvoir, par Zeidane Ould H’meida, l’ancien ministre du Pétrole de Maaouiya Ould Taya, ont été suspendus. Les clauses litigieuses concernant (notamment) la réduction de la part des revenus pétroliers revenant à l’État et un allègement fiscal au bénéfice de Woodside ont quant à elles été abrogées. Un accord global est en cours de négociation. « Il prendra pour unique référence l’accord initial entre nous et la compagnie australienne », affirment les dirigeants mauritaniens, qui ne tarissent plus d’éloges sur leur partenaire. Il est vrai que Woodside s’est d’ores et déjà engagé à leur verser un bonus de 100 millions de dollars. Une somme d’un montant deux fois supérieur sera par ailleurs consacrée à la réparation des dommages environnementaux que l’exploitation pétrolière, qui a commencé le 24 février, risque de provoquer.
Le litige avec la compagnie australienne, chef de file du consortium qui exploite l’or noir mauritanien, étant désormais aplani, Nouakchott a décidé d’amnistier toutes les personnes mises en cause pour leur implication supposée dans « la confection et la signature des avenants ». Inculpé, à la mi-janvier, de « crimes économiques » et incarcéré, Ould H’meida a ainsi été libéré quelques heures après le discours présidentiel.

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