Un parti dominant, une opposition éparse

Publié le 9 mars 2008 Lecture : 3 minutes.

La scène politique tunisienne compte neuf partis légaux, dont sept sont représentés à la Chambre des députés. Elle est dominée par le RCD (au pouvoir). Les huit autres, qui ne comptent chacun que quelques centaines d’adhérents, sont classés parmi les partis d’opposition, dans la mesure où ils ne participent pas au pouvoir. Mais en réalité, cinq d’entre eux (MDS, PUP, UDU, PSL, PVP) soutiennent la politique du président Ben Ali, et font donc partie de la mouvance présidentielle. Les trois autres, nettement opposants, sont Ettajdid, le PDP et le FDTL. Seuls les partis représentés à la Chambre des députés bénéficient de subventions budgétaires, proportionnelles à leur poids électoral, pour leur fonctionnement et pour le financement de leurs publications.

Rassemblement constitutionnel démocratique (RCD, au pouvoir). Issu du Néo-Destour, qui a dirigé la lutte pour l’indépendance, le RCD compte 2,5 millions d’adhérents, soit autant que le nombre de ménages en Tunisie. Son atout ou sa faiblesse, selon les points de vue, est qu’il est l’héritier du parti unique : confusion parti-État, quadrillage du pays jusqu’aux administrations et entreprises publiques, rôle de courroie de transmission. Le RCD a pour président Zine el-Abidine Ben Ali et détient 152 des 189 sièges à la Chambre des députés.

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Mouvement des démocrates socialistes (MDS, mouvance présidentielle). Fondé dans les années 1970 par des personnalités libérales dissidentes du parti unique, le MDS a d’abord fait figure de parti destiné à assurer l’alternance. Mais, depuis 1988, des luttes intestines ont entamé son crédit. Il a soutenu la candidature du président Ben Ali à la présidentielle de 2004. Le MDS publie un hebdomadaire, Al-Mostakbal, occupe 14 sièges à l’Assemblée et a pour secrétaire général Ismaïl Boulahya.

Parti de l’unité populaire (PUP, mouvance présidentielle). Fondé dans les années 1970 par des dissidents du parti unique, le PUP publie un hebdomadaire bilingue, L’Unité (Al-Wahda). Son secrétaire général, Mohamed Bouchiha, s’est présenté à l’élection présidentielle de 2004, tout en soutenant le programme du président Ben Ali. Le PUP a 11 députés.

Union démocratique unioniste (UDU, mouvance présidentielle). Créée en 1988 par un membre du parti unique pour représenter la sensibilité nationaliste, l’UDU publie Al-Watan, bimensuel en langue arabe, a pour secrétaire général Ahmed Inoubli et occupe 7 sièges à la Chambre des députés.

Parti social-libéral (PSL, mouvance présidentielle). Fondé en 1988 pour représenter la sensibilité libérale, le PSL a connu plusieurs luttes intestines. Il a pour secrétaire général Mondher Thabet et occupe 1 siège à l’Assemblée.

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Parti des Vert pour le progrès (PVP, mouvance présidentielle). Fondé en 2006 par Mongi Khamassi, un transfuge du PSL, pour supplanter sur le plan légal son prédécesseur, le Parti des Verts tunisiens (PVT, non reconnu). Il dispose de 1 siège à la Chambre des députés.

Mouvement Ettajdid (Le Renouveau, opposition). L’ex-Parti communiste tunisien a reçu le renfort de plusieurs personnalités indépendantes consécutivement à l’Initiative démocratique qui a permis de présenter un candidat de gauche à l’élection présidentielle de 2004. Ettajdid a pour secrétaire national Ahmed Ibrahim et compte 3 députés.

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Parti démocrate progressiste (PDP, opposition). Fondé en 1983 et reconnu en 1988, le PSP rassemble d’ex-socialistes baasistes et d’ex-militants d’extrême gauche. Sa secrétaire générale, Mme Maya Jribi, a succédé fin 2006 à Nejib Chebbi, qui demeure membre du bureau politique. Le PDP publie un hebdomadaire en langue arabe, Al-Mawkif, connu pour sa liberté de ton. Le PDP n’a aucun élu à la Chambre des députés.

Forum démocratique pour le travail et les libertés (FDTL, opposition). Créé en 1994 par des démocrates, des syndicalistes et des militants des droits de l’homme, ce mouvement a dû attendre octobre 2002 avant de se voir accorder un statut légal par les autorités. Son secrétaire général et fondateur, Mustapha Ben Jaafar, est l’une des personnalités les plus respectées de l’opposition. Le mouvement n’a aucun élu au Parlement.

Les mouvements non reconnus
Le PDP et le FDTL mènent une action politique commune au sein du pôle appelé « 18 octobre » avec d’anciens dirigeants du mouvement islamiste Al-Nahdha (islamiste, toléré en 1988-1989, puis interdit) et des représentants de mouvements non reconnus comme le Parti ouvrier communiste tunisien (POCT, de Hamma Hammami), le Parti des Vert tunisiens (PVT, d’Abdelkader Zitouni) et le Congrès pour la République (de Moncef Marzouki, en exil).

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