L’INS, éternel casse-tête

Publié le 9 mars 2008 Lecture : 1 minute.

Dirigé par Mathieu Méleu, cadre du Front populaire ivoirien (FPI, au pouvoir) et proche du chef de l’État, Laurent Gbagbo, l’Institut national des statistiques (INS) suscite un tir de barrage de l’opposition et des Forces nouvelles (FN), l’ex-rébellion qui contrôle plus de la moitié du pays depuis septembre 2002.
C’est en 2005, à l’occasion de la conclusion des différents accords de Pretoria, que Gbagbo, fort du soutien de son homologue sud-africain Thabo Mbeki, alors médiateur dans la crise, obtient que l’INS figure parmi les structures impliquées dans l’élaboration du fichier électoral. Pour imposer définitivement cet « acquis » à ses adversaires, le président ivoirien signe en mai 2005 un décret qui donne compétence à l’Institut pour dresser les listes électorales et fabriquer les cartes d’électeur. Les accords, réadaptés par la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (Cedeao), l’Union africaine (UA) et l’ONU maintiennent l’institution gouvernementale dans le jeu. L’accord de Ouagadougou du 4 mars 2007 en fait de même, mais propose de désigner un « opérateur technique » neutre qui pourrait chapeauter l’ensemble du processus.
Après avoir remporté l’appel d’offres, Sagem Sécurité est officiellement choisi comme partenaire le 5 décembre 2007. Mais la vieille querelle du partage des rôles refait surface. Alors que Désiré Tagro, ministre de l’Intérieur, insiste pour que l’INS s’occupe du fichier électoral, Soro, lui, souhaite que l’entreprise française soit le seul responsable de l’identification de la population et des électeurs. Le chef du gouvernement obtient satisfaction. Reste à définir, par décret, le véritable rôle de l’INS, qui refuse de ne pas participer au processus électoral. Et pour cause : l’institution aimerait rentabiliser les kits, logiciels et ordinateurs acquis pour 18 milliards de F CFA en 2003. Et qui risquent de finir à la poubelle si Sagem Sécurité n’utilise, comme elle prévoit de le faire, que le matériel qu’elle apportera pour les besoins de l’opération.

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