Les labyrinthes de l’âme
Un vent léger, une piscine éclairée, des palmiers, des musiciens africains tambourinant sur leur djembé Le jardin andalou de La Tour Hassan a revêtu sa tenue de soirée pour accueillir les invités de la réception organisée par le Groupe Jeune Afrique. Privilégié de la rédaction, je compte enrichir mon carnet d’adresses et surtout promener un il voyeur et une oreille indiscrète. Les premiers convives arrivent. Des têtes familières, les ministres Nizar Baraka, Khalid Naciri, Salaheddine Mezouar
De plus vielles connaissances comme Lahcen Daoudi, l’économiste du Parti de la justice et du développement (PJD). L’immense salon se remplit peu à peu. Ambassadeurs, grands patrons du public et du privé, politiques d’autrefois, d’aujourd’hui et certainement de demain échangent sourires, grandes embrassades, rires, mais aussi petites méchancetés entre amis. Abderrahmane Youssoufi recueille incontestablement le plus de témoignages d’amitié et de sympathie. Personne n’a oublié les combats du vétéran socialiste et son uvre à la tête du « gouvernement d’alternance. »
Puis ce sera le temps des discours. En cette fin de semaine, les oreilles ne sont pas très attentives. Du moins au début Jusqu’à ce que Béchir Ben Yahmed se mette à parler de la question sahraouie. Les Marocains mais aussi l’ambassadeur d’Algérie semblent guetter chaque mot avec autant d’impatience que d’inquiétude. Discussions et réactions s’ensuivront. « BBY a raison : le Maroc et l’Algérie sont condamnés à s’entendre », confiera Habib El Malki.
Les discours passés, les mondanités reprennent autour des petits-fours. Pas pour longtemps. Les lumières des caméras inondent à nouveau à la salle. « Il est là ! » murmure mon voisin. Je tourne la tête. Tout le monde se presse pour serrer la main de Fouad Ali El Himma, l’« ami du roi », ancien ministre délégué à l’Intérieur, et initiateur d’un Mouvement des démocrates qui fait couler beaucoup d’encre. Son départ sonnera, pour une cour empressée, la fin des festivités.
Youssoufi, El Himma, opposants d’hier au gouvernement aujourd’hui Les propos d’un de mes cicérones dans les labyrinthes de l’âme marocaine me reviennent : « Tu ne comprendras rien à ce pays tant que tu ne te seras pas mis dans la tête que toute notre histoire est un jeu de pouvoir entre le Makhzen [pouvoir royal] et la Siba [rébellion]. »
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