Entre 500 000 et 3 millions
« On travaille pour organiser les élections en juin 2008, mais si on ne les fait pas à cette date, ce n’est pas la mort », a expliqué Laurent Gbagbo, le 5 mars sur la radio de l’Onuci. La primature a également laissé entendre la semaine dernière que l’opérateur technique, Sagem Sécurité, aurait besoin de huit mois – contre quatre prévus initialement – pour identifier les électeurs. Peu à peu, l’idée du report du scrutin fait son bonhomme de chemin. L’opposition, prise entre son désir d’aller le plus rapidement à la bataille pour mettre fin à une situation institutionnelle illégitime et la volonté de ne pas heurter le Premier ministre, Guillaume Soro, de crainte d’en faire un allié du camp présidentiel, n’ose plus dénoncer les retards successifs. « Le plus important est que chaque Ivoirien dispose de documents d’identité et puisse voter librement », explique Aly Coulibaly, porte-parole du Rassemblement des républicains (RDR). Le parti d’Alassane Ouattara estime que la nouvelle liste électorale devra comporter au moins 8,5 millions d’électeurs, contre 5,4 millions en 2000. Le Front populaire ivoirien (FPI, parti du président) considère quant à lui que les nouveaux inscrits ne devraient pas dépasser les 500 000. Le Parti démocratique de Côte d’Ivoire (PDCI) se situe entre les deux et ne souhaite pas faire de vagues. Le travail de la Sagem doit permettre de répondre à cette interrogation. Les mois qui viennent s’annoncent décisifs.
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