Dans la tête des tueurs
Les deux présumés assassins des quatre touristes français reconnaissent avoir agi sur instruction du GSPC.
Publié le 9 mars 2008 Lecture : 1 minute.
Publiés dans son édition du 28 février par le quotidien français Sud-Ouest, les extraits du procès-verbal de l’audition de Mohamed Ould Chabarnou et Sidi Ould Sidina apportent de précieuses réponses aux multiples questions qui entourent l’attaque d’Aleg, le 24 décembre 2007, au cours de laquelle quatre touristes français ont trouvé la mort. Les deux tueurs présumés étaient-ils sous influence ? « Nous avons planifié cet acte le 15 décembre, déclare Ould Chabarnou, lorsque Maarouf Ould Habib [le troisième suspect, toujours en cavale, NDLR] m’a téléphoné pour m’informer de son retour du Nord-Mali et des instructions qu’il a reçues de Mokhtar Belmokhtar [leader du Groupe salafiste pour la prédication et le combat, GSPC, NDLR]. » « Au cours de l’année 2004, explique de son côté Ould Sidina, [] j’ai écouté des enregistrements du cheikh Oussama Ben Laden, Zarqaoui et Aymen al-Zawahiri qui abordaient le thème du djihad et prêchaient pour Allah. » Tous deux disent avoir suivi des entraînements dans des camps du nord du Mali et appartenir à un groupe salafiste. Ould Sidina précise même être le membre d’une cellule dont la mission est de « braquer les touristes, les tuer après leur avoir pris leurs biens ». Comment ont-ils choisi leur cible ? « On avait pris la décision de s’attaquer au premier groupe de touristes rencontré », raconte Ould Chabarnou. Avaient-ils l’intention de tuer ? « Nous avions l’intention de les amener loin des regards pour les égorger avec un couteau, reconnaît Ould Sidina, puis les filmer et envoyer les images au groupe salafiste. Mais les événements se sont précipités et l’opération s’est déroulée de manière différente. » Des questions restent toutefois en suspens. Où se cache Maarouf Ould Habib ? « Il a quitté Dakar le 7 janvier par la route pour se rendre au Mali », déclare Ould Chabarnou. « Il a rejoint le groupe salafiste », précise de son côté Ould Sidina.
