L’Identification des corps : un cauchemar

Publié le 9 janvier 2005 Lecture : 1 minute.

Il aura fallu près d’une semaine à la communauté internationale, confrontée à un problème de gestion des corps d’une ampleur et d’une complexité sans précédent, pour mettre en place des protocoles d’identification des victimes. Une mission qui semble relever de l’impossible tant les conditions de travail ont été rendues pénibles par l’inexorabilité de la putréfaction. Et cela malgré l’azote liquide aspergé sur les cadavres. Faute de moyens de réfrigération, les cadavres exposés au soleil tropical ne sont plus que des formes putrides gonflées par l’eau. Sous l’effet de la décomposition, les visages se sont désagrégés. La peau, elle, a subi la macabre alchimie de la mort et il n’est plus possible de différencier le cadavre d’un Occidental de celui d’un Asiatique. L’identification par photos a donc été abandonnée, comme la prise des empreintes digitales, qui se sont effacées. En outre, pour compliquer le tout, bien souvent, les pillards ont déjà arraché les bijoux ou montres qui auraient permis de retrouver un proche. Reste la collecte d’ADN pour permettre l’identification. En Thaïlande, trois cents experts issus de dix-neuf pays collaborent. C’est dans des temples bouddhistes de la province de Phang Nga que les médecins légistes opèrent. Des cadavres allongés sur des tables de fortune, ils prélèvent des mèches de cheveux pour recueillir des échantillons d’ADN et prennent des empreintes dentaires. Les données seront informatisées avant d’être comparées avec celles que fourniront les parents de victimes. En clair, des milliers de bases de données à croiser. Un travail herculéen qui ne donnera pas de résultats avant plusieurs mois. La puce électronique placée sur les corps permettra de les localiser une fois identifiés. L’attente pour les familles ne fait malheureusement que commencer.

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