La Chine, à petits pas pressés
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Faiblement touchée par le gigantesque raz-de-marée de l’océan Indien (l9 morts confirmés et 75 disparus), la Chine, considérée jusque-là comme « receveur des aides étrangères », n’en a pas moins choisi de faire partie du « club » des pays donateurs. En débloquant 63 millions de dollars, elle a porté sa contribution – la plus importante de toute son histoire – au 7e rang des aides étrangères.
La réaction de la Chine a été d’une rapidité remarquable, grâce à un système d’urgence mis sur pied lors de l’épidémie de sras, en 2002 : quelques heures après le tsunami, le président Hu Jintao a contacté les huit pays concernés. Trois jours plus tard, une équipe de trente-cinq spécialistes des séismes, de secouristes et de médecins était dépêchée en Indonésie, tandis que le premier avion spécial chinois avait déjà décollé avec à son bord de la nourriture, des médicaments et des équipes de secours destinés au Sri Lanka. Quand les sinistrés ont ouvert les cartons d’aliments, ils ont constaté que ceux-ci contenaient des produits récoltés la veille, le 28 décembre.
La Chine est aussi le premier pays qui s’est porté au secours des pays africains touchés par la catastrophe, à commencer par la Somalie.
La population chinoise s’est quant à elle mobilisée avec une égale rapidité. 26 millions de yuans (2,6 millions d’euros) ont été recueillis, alors que le salaire moyen d’un Chinois ne dépasse pas 250 euros par mois. Beaucoup de Chinois se souviennent sans doute du terrible tremblement de terre de Tangshan, le 28 juillet 1976, qui avait fait, officiellement, 242 000 morts et 160 000 blessés. Mao Zedong avait alors refusé les aides étrangères, comme l’Inde aujourd’hui…
Par son ampleur et sa célérité, l’action de la Chine a surpris les États-Unis et le Japon. Les premiers, préoccupés par l’Irak et la lutte contre le terrorisme, le second toujours plongé dans ses difficultés économiques, ont voulu éviter de laisser la Chine jouer un rôle trop important en Asie du Sud-Est, d’autant que son image s’y est sensiblement améliorée. D’où l’annonce rapide d’un accroissement de l’aide américaine et japonaise.
Toutefois, l’écart considérable existant dans l’aide fournie par la Chine et les autres pays contributeurs indique que la première n’est pas encore le leader de l’Asie.
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