Feu vert pour les affaires

Publié le 9 janvier 2005 Lecture : 2 minutes.

« Bienvenue au Sénégal ! » La banderole de toile flotte au vent, à la sortie de l’aéroport de Dakar. Elle s’adresse avant tout aux nombreux touristes qui ont choisi les plages de la Petite Côte pour profiter du soleil et de la mer. Mais aussi aux hommes d’affaires, de plus en plus courtisés par un gouvernement qui a fait du développement du secteur privé l’une de ses priorités. Si, jusqu’à présent, la progression des investissements directs étrangers n’a pas encore tenu toutes ses promesses (voir page 64), il faut tout de même reconnaître que les activités économiques se développent à bien des niveaux sur le sol sénégalais. Carrefour d’affaires très prisé, Dakar accueille les sièges régionaux de grands groupes comme Unilever et Marlboro, sans oublier celui de la Banque centrale des États de l’Afrique de l’Ouest (BCEAO). La capitale fournit également un cadre apprécié pour l’organisation de séminaires, foires et sommets régionaux et internationaux. En témoigne le taux de remplissage des salles de conférences de l’hôtel Méridien – presque toutes occupées en décembre – et la difficulté à trouver, certains jours, des interprètes.
Sans le vouloir, le Sénégal « profite » indirectement de la crise ivoirienne, avec notamment le repli d’opérateurs étrangers qui trouvent à Dakar un lieu idéal pour le redéploiement de leurs activités. Il leur offre, en effet, un pôle de stabilité politique – son histoire n’a jamais connu de coup d’État – et une économie en phase de croissance (plus de 6 % en 2004). D’ailleurs, l’agence de cotation internationale Standard and Poor’s lui a récemment décerné la note B+ sur le long terme. Les capacités du pays à honorer ses engagements sont donc bien réelles.

Aujourd’hui, le pays de la Teranga semble avoir toutes les cartes en main pour passer à un stade de développement supérieur, dit de croissance accélérée. Ses compétences humaines et techniques le justifient amplement. Le Sénégal, qui a atteint le point d’achèvement de l’initiative PPTE (Pays pauvres très endettés) en février 2004, a été admis avec succès au Club de Paris au mois de juin 2004 et bénéficie d’un allégement important de sa dette extérieure. De quoi investir dans les infrastructures et promouvoir le secteur privé. Et s’atteler à faire tomber un certain nombre de barrières encore pénalisantes pour les entreprises : bureaucratie, commerce informel, corruption des fonctionnaires, etc.
Pour donner au pays un nouveau souffle, les autorités doivent également inscrire leur projet dans le cadre du développement régional et sous-régional. Des programmes sont en cours pour désengorger Dakar, moderniser le port, faciliter les échanges avec les États enclavés (la route Dakar-Bamako sera opérationnelle en 2005), attirer plus de touristes, promouvoir le développement industriel et les nouvelles technologies. Le meilleur semble donc à venir… À condition de se retrousser les manches. Car le Sénégal, doté d’un sous-sol relativement pauvre, ne pourra « grandir » que par ses entreprises de services et ses industries agroalimentaires et mécaniques.

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