Optimisme au Sahel
Publié le 8 octobre 2006 Lecture : 1 minute.
A en croire le Comité inter-États de lutte contre la sécheresse au Sahel (Cilss), la campagne agricole s’annonce bien. Même dans l’hypothèse d’un arrêt brutal des précipitations, la récolte dans les neuf pays de la zone* ne devrait pas être inférieure à 11,5 millions de tonnes. Si les pluies continuent jusqu’à la mi-octobre, elle pourrait même atteindre 15 millions. Au cours des cinq dernières années, la production moyenne a été de 12 millions de tonnes.
Contrairement à l’habitude, la production des pays côtiers (Cap-Vert, Sénégal, Guinée-Bissau) promet d’être supérieure à la moyenne. Localement, certaines cultures ont souffert des inondations, notamment dans le nord et le centre-nord du Burkina et dans les environs de Djenné, au Mali.
À la différence de l’an dernier, « le prix des céréales est, en général, bas », poursuit le Cilss. Sur le marché de N’Djamena, le sac de 10 kg de mil coûte 2 000 F CFA, soit 15 % de moins que la moyenne des cinq dernières années. Outre l’abondance de la récolte, l’une des explications est à rechercher du côté du Nigeria.
Bien que gros producteur de céréales (16 millions de tonnes par an, en moyenne), ce pays est régulièrement victime de pénuries. Les producteurs des pays voisins (Niger, notamment) en profitent pour écouler leurs grains au prix fort sur le marché nigérian. Par ricochet, ils font grimper les tarifs au Sahel. C’est ce qui s’est produit en 2005, année de crise alimentaire aiguë. Cette année, en revanche, « en dépit d’attaques de criquets dans certaines zones du Nord, la récolte au Nigeria s’annonce correcte », estime Léonidas Hitimana, de l’Organisation pour la coopération et le développement économiques (OCDE). L’agroéconomiste reste toutefois prudent. « Il suffit d’une perturbation au cours du mois d’octobre pour que la récolte soit sérieusement entamée », estime-t-il.
* Burkina, Cap-Vert, Gambie, Guinée-Bissau, Mali, Mauritanie, Niger, Sénégal et Tchad.
