Corruption : fais ce que je te dis, ne fais pas ce que je fais
Publié le 8 octobre 2006 Lecture : 1 minute.
L’équation est connue. Plus un pays crée de la richesse, plus les comportements délictueux et corrupteurs augmentent. Ce que l’on ignore, en revanche, c’est que ces dérives ne sont pas seulement alimentées par des responsables ou fonctionnaires locaux peu scrupuleux. Elles le sont aussi par les groupes des principaux pays exportateurs à travers le monde, lesquels, pour décrocher un marché à l’international, orienter le dépouillement d’un appel d’offres, ou transgresser les lois, sont prêts à y mettre le prix.
Les conclusions auxquelles l’organisation Transparency International (TI) est parvenue pour établir son nouvel Indice de corruption des pays exportateurs (ICPE) sont, sur ce point, très instructives. Au terme de cette enquête rendue publique le 4 octobre et réalisée auprès de onze mille hommes et femmes d’affaires dans 125 pays, l’ONG révèle que « les entreprises des pays les plus riches continuent à verser des pots-de-vin, en particulier dans les économies en développement ».
Dans le classement établi par TI, qui attribue à trente pays une note comprise entre 0 (haut niveau de corruption) et 10 (haut niveau de probité), la Suisse, la Suède, l’Australie ou encore le Canada, apparaissent comme les plus vertueux. La Russie, la Chine et l’Inde ferment la liste. Avec un piètre et cinglant 6,5, la France se retrouve au quinzième rang, derrière Singapour ou les Émirats arabes unis et juste devant le Portugal ou le Mexique. Plus éloquent encore, les entreprises françaises sont considérées, avec les entreprises italiennes, comme les plus corruptrices en Afrique.
Comme le désormais réputé Indice de perception de la corruption (IDC), dont les résultats seront dévoilés le 6 novembre prochain, l’ICPE ne s’inspire pas d’une réalité tangible, mais d’une perception. Un baromètre qui accorde donc davantage de place au ressenti. Reste que perception et réalité se rejoignent bien souvent, et rappellent avec force que la corruption, notamment dans les pays pauvres, est aussi générée par ceux-là mêmes qui la condamnent systématiquement.
