Pourquoi Sarko ne verra pas Oujda
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Le travail de porte-parole de l’Élysée, sous Nicolas Sarkozy, est nettement plus ébouriffant qu’il ne l’était sous Jacques Chirac. À preuve : la délicate mise en place de la prochaine tournée maghrébine du président français (les 10 et 11 juillet) et tout particulièrement de son escale marocaine.
Jusqu’au 4 juillet, tout allait bien. Le programme distribué aux ambassadeurs concernés annonçait que le périple devait se clôturer par Oujda, au Maroc, avec déjeuner royal, avant un retour sur Paris en fin d’après-midi. Le 4 au soir, la rumeur commence à circuler que cette escale chérifienne est remise en cause. Le 5, le briefing sur ce voyage, prévu par le porte-parole David Martinon, est reporté sine die. Sollicités tour à tour par J.A., Martinon et le conseiller en communication de l’Élysée Franck Louvrier ne confirment ni n’infirment la rumeur. Même mutisme du côté du ministre marocain délégué aux Affaires étrangères, Taïeb Fassi Fihri, qui ajoute : « Merci de votre compréhension. »
Il faudra attendre le vendredi 6 en fin de matinée pour que, au détour d’un point de presse, Martinon informe les journalistes de l’annulation de cette dernière étape, à la demande de la partie marocaine. Motif : raisons de calendrier. Entre son actuelle tournée dans le Nord, la fête du Trône, la campagne électorale qui s’annonce, les législatives de début septembre et le mois de ramadan qui suit, le roi Mohammed VI ne serait pas disponible avant la seconde quinzaine d’octobre. En réalité et selon de bonnes sources, c’est le « style » de ce voyage de travail, chronométré au pas de charge, que Rabat n’aurait guère apprécié. Le roi n’aurait d’ailleurs jamais donné son accord formel à ce programme, laissant les Français à leur volontarisme. Le communiqué marocain annonçant le report de la visite insiste sur le caractère « privilégié » et « exceptionnel » de la relation entre les deux pays. Trop hors norme, en d’autres termes, pour être ainsi banalisée. Première leçon de Maroc pour Nicolas Sarkozy
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