La France perd du terrain
Publié le 8 juillet 2007 Lecture : 1 minute.
L’examen des échanges commerciaux de la France avec le Maghreb révèle aussi bien l’importance des échanges entre les deux partenaires que la fragilité des positions de l’Hexagone dans la région. Il pose aussi une question : combien de temps encore la France parviendra-t-elle à préserver son leadership économique en Algérie, au Maroc et en Tunisie ?
Près de la moitié des exportations françaises vers le continent africain sont, en effet, destinées à ces trois pays. Elles se sont élevées à 10,3 milliards d’euros en 2006, contre 9 milliards pour celles qui ont pris la direction de l’Afrique saharienne. Reste un problème : les ventes des produits français au Maghreb ne progressent pas aussi vite que les échanges de l’Algérie, de la Tunisie et du Maroc avec l’Italie, la Chine et l’Espagne. Depuis plus de cinq ans, la France subit une érosion de ses parts de marché dans les trois pays, même si elle demeure encore leur premier fournisseur. 21 % des importations algériennes provenaient ainsi de France en 2006, contre 24 % en 2003. Au Maroc et en Tunisie, leur proportion est respectivement passée de 33 % à 28 % et de 26 % à 23 % entre 2000 et 2006.
La valeur des importations françaises en provenance du Maghreb est à peu près équivalente à celle de ses exportations (9,7 milliards d’euros en 2006, contre 9,1 milliards en 2005). Les hydrocarbures représentent plus de la moitié des produits achetés par l’Hexagone. Viennent ensuite la confection (textile et cuir), les produits agricoles et les biens intermédiaires sous-traités (composants électroniques, pièces automobiles). Le volume annuel des échanges français avec le Maghreb (20 milliards d’euros) représente à peine 3 % du commerce extérieur de la France, mais 15 % de celui de l’Algérie, de la Tunisie et du Maroc. Ce commerce n’en reste pas moins important pour Paris : plus de 2 000 entreprises françaises sont installées au Maghreb, où elles emploient plus de 200 000 personnes. Pour conserver leurs parts de marché, elles n’ont qu’un moyen à leur disposition : investir encore plus que par le passé dans la région (les investissements français au Maghreb se sont élevés à 1,3 milliard d’euros en 2006).
