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Publié le 8 juillet 2007 Lecture : 3 minutes.

En janvier dernier à Addis-Abeba, les chefs d’État avaient décidé de consacrer leur session suivante, celle d’Accra, au gouvernement de l’Union. Trois heures seulement auront donc été consacrées aux autres dossiers. Les situations de crise, qui occupent d’habitude les dirigeants, sont passées au second plan. Même si Alpha Oumar Konaré n’a pas manqué de dénoncer, dans son discours d’ouverture, « la mascarade d’élection à Anjouan » ou encore « l’attentat crapuleux et scandaleux contre le Premier ministre ivoirien » Guillaume Soro, perpétré le 29 juin, deux jours avant l’ouverture des travaux.
Le président de la Côte d’Ivoire, Laurent Gbagbo, arrivé en retard, le 1er juillet, est d’ailleurs reparti dès le lendemain matin. Tout juste a-t-il eu le temps de rencontrer en privé Blaise Compaoré, qui, lui non plus, ne s’est pas attardé à Accra. La déclaration, rédigée par les chefs de la diplomatie le 3 juillet, qui « réitère l’appui total de l’UA à l’Accord politique de Ouagadougou du 4 mars » a été adoptée en seulement cinq minutes.
Le processus électoral aux Comores a, en revanche, été plus longuement étudié. Ahmed Abdallah Sambi, le président de l’Union, a plaidé sa cause devant ses pairs. Il a demandé le renforcement du mandat des troupes africaines pour sécuriser une nouvelle élection à Anjouan, tout en regrettant que l’UA hésite à employer la manière forte. Sambi a rencontré le Tanzanien Jakaya Kikwete, l’Algérien Abdelaziz Bouteflika, Amr Moussa, le secrétaire général de la Ligue arabe, la délégation française, et le « Guide » libyen Mouammar Kadhafi qui a déploré l’attentisme de l’UA. « Nous avons déjà tenté le dialogue avec Mohamed Bacar. Ça n’a rien donné, explique Ahmed Jaffar, le ministre comorien des Affaires étrangères. Il faut que le Conseil Paix et Sécurité (CPS) se réunisse pour définir les modalités de l’élection à Anjouan. » Une réunion ministérielle a été programmée les 8 et 9 juillet à Pretoria. Ensuite, seulement, pourra se tenir une réunion du CPS au sujet de l’archipel. « C’est bien gentil le gouvernement de l’Union africaine. Mais nous, il faudrait déjà qu’on puisse garantir l’union dans notre propre pays », ironisait un membre de la délégation comorienne.
Autre sujet de préoccupation pour l’UA, la crise au Darfour n’a pas fait l’objet d’une attention particulière. L’absence du chef de l’État soudanais Omar el-Béchir – qui ne voyait aucun intérêt à ce que la question du chronogramme de l’installation de la force hybride dans la province occidentale de son pays soit soulevée – et le meurtre du fils d’Idriss Déby Itno – qui a précipité le retour du président tchadien à N’Djamena – n’ont pas permis d’évoquer le sujet, pourtant présent dans tous les esprits. Le rapport du président de la Commission contient en effet 33 paragraphes sur la crise au Darfour et la réunion du CPS du 22 juin a prolongé le mandat de la Force de l’UA au Soudan (Amis) jusqu’au 31 décembre. En espérant qu’à cette date la force hybride prenne le relais. « Rien de spécial ne nous a réunis sur le Darfour, explique Saïd Djinnit, commissaire à la Paix et à la Sécurité. Les organes appropriés de la Commission suivent le dossier de près. »
Dernier objet d’inquiétudes, la Somalie a été le sujet d’un âpre débat lors du conclave des diplomates. Une passe d’armes classique a eu lieu entre l’Éthiopie et l’Érythrée, cette dernière demandant qu’on fixe une date au retrait des troupes éthiopiennes de Somalie. La conférence de paix prévue en juillet à Mogadiscio devrait statuer sur la question. Et pourrait aussi ouvrir une porte à la reconnaissance du Somaliland, qui, soutenu par le Ghana, l’Afrique du Sud, l’Éthiopie, le Rwanda, le Kenya et la Libye, avait pu dépêcher une délégation. « Depuis le sommet de Banjul en 2006, nous venons à toutes les sessions ordinaires de l’UA, en espérant un jour être reconnus par l’organisation », a déclaré Steve Mawuenyega, le ministre des Affaires étrangères, qui s’est voulu optimiste. « Pour la première fois, Alpha Oumar Konaré a mentionné notre cas lors de son discours d’ouverture. »

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