Suspense électoral
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Répartition des circonscriptions et calculs électoraux… Les états-majors politiques des partis au pouvoir et de l’opposition sont à pied d’oeuvre depuis le lancement officiel, le 1er mai, de la campagne pour les législatives mauriciennes. Devant quinze mille militants conviés à un meeting de l’Alliance gouvernementale, composée de son parti, le Mouvement militant mauricien (MMM), et du Mouvement socialiste militant (MSM), Paul Bérenger, le Premier ministre, a annoncé la date du scrutin : les Mauriciens se rendront aux urnes le 3 juillet pour renouveler leurs soixante-dix députés et choisir l’équipe qui prendra en main les destinées du pays pour cinq ans. En cas de victoire, le chef du gouvernement – l’homme fort de l’État, le président ayant un rôle plus honorifique – a indiqué qu’il conserverait son poste pendant deux ans et demi avant de le céder au vice-Premier ministre actuel, Pravind Jugnauth. Les deux formations au pouvoir ont décidé de reconduire l’accord d’alternance passé en 2000, aux termes duquel Paul Bérenger a succédé, en 2003, à sir Anerood Jugnauth, père de Pravind. L’Alliance gouvernementale a présenté, en avril, un budget 2005-2006 comportant plusieurs mesures « électoralistes », comme les réductions de taxes sur les produits de première nécessité. Une chose est sûre : les inégalités sociales et la lutte contre le chômage, qui touche 10 % de la population, seront au coeur des débats.
La coalition de l’opposition, emmenée par le Parti travailliste de Navinchandra Ramgoolam, était légèrement en tête dans les sondages au début de l’année. Elle ne manque pas de dénoncer le gaspillage du gouvernement, le creusement des écarts entre riches et pauvres, la corruption et l’essor de l’insécurité… Mais elle n’a pas encore dévoilé son programme, hormis son intention de lutter contre la mauvaise gouvernance, de favoriser la « méritocratie » lors des recrutements et de promouvoir l’égalité des chances. Les partis au pouvoir ont présenté, pour leur part, un ambitieux plan de développement du secteur tertiaire dont l’objectif est de faire de Maurice un paradis pour le shopping, les affaires et le tourisme, ainsi qu’un centre d’excellence pour les nouvelles technologies. Quel que soit le verdict des urnes en juillet, la marge de manoeuvre du prochain gouvernement sera restreinte. L’économie mauricienne traverse une période très délicate en raison de la disparition progressive des traitements préférentiels pour les exportations de sucre et de textile vers les nations du Nord.
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