Sida : « brain-storming » à Casa

Publié le 8 mai 2005 Lecture : 2 minutes.

En dépit de tous les efforts déployés, la pandémie de sida qui dévaste l’Afrique ne recule pas : elle s’aggrave, au contraire. Ce constat alarmiste a été le leitmotiv de la réunion « interactive » organisée les 22 et 23 avril à Casablanca par la Commission du VIH-sida et de la gouvernance en Afrique (CVGA), une instance créée en 2003 par les Nations unies dans le cadre de la Commission économique pour l’Afrique (CEA). « Il n’y a plus de place dans nos cimetières », a même lancé l’un des orateurs.
La manifestation a rassemblé une centaine de participants originaires d’une vingtaine de pays : experts, représentants de l’OMS et de diverses ONG, ministres de la Santé, membres de la société civile, etc. Elle a été l’occasion de faire le point de la situation pays par pays, d’examiner les stratégies de lutte mises en place et de cerner les principaux défis à relever. Une série de recommandations seront intégrées au rapport final que la CVGA remettra à Kofi Annan d’ici au mois de septembre.

Parmi les thèmes abordés : les stratégies de prévention auprès des groupes à risques et/ou vulnérables, l’impact de la maladie sur le développement, les traitements et le financement des programmes. Le problème central est que l’épidémie progresse plus vite, beaucoup plus vite que les mentalités n’évoluent. Toutes les campagnes de prévention se heurtent à des comportements individuels et culturels qui constituent autant de blocages. Par exemple, aucune réponse n’a encore été trouvée pour réduire l’inégalité flagrante entre les sexes : les femmes, surtout les plus jeunes, sont aujourd’hui davantage touchées que les hommes. Ostracisme, discriminations en tout genre, dépendance économique et violences sexuelles sont les principaux facteurs de cette « féminisation » du VIH, notamment en Afrique subsaharienne (six femmes contaminées pour quatre hommes). Les enfants des rues et les orphelins sont également très exposés : ils grandissent en marge de la société et n’ont pas accès à l’éducation ni aux soins. Il ne sera pas simple d’assurer une meilleure prise en charge de cette population.

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Autres problèmes : le manque de personnels soignants qualifiés et le financement des politiques mises en oeuvre. Tout le monde est d’accord sur le fait que les subsides internationaux sont de plus en plus importants. Ce qui pose problème, c’est leur gestion et leur répartition. Parmi les nombreuses recommandations présentées à l’issue de la réunion interactive (liste non exhaustive) : la mise en place de cycles d’informations spécifiques, le renforcement des réseaux associatifs, l’harmonisation de la gestion des financements, l’engagement plus marqué des décideurs politiques, etc. Reste à savoir si, une fois transmises aux Nations unies, elles seront suivies d’effets. Les membres de la CVGA s’efforceront d’y veiller.

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