Profession : mendiant
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Le royaume chérifien compte plus de 500 000 mendiants « professionnels », permanents ou occasionnels, sur une population totale de 30 millions d’habitants. Une étude a été réalisée conjointement par deux organismes publics, la Ligue marocaine pour la protection de l’enfance et l’Entraide nationale. Ses conclusions ont été révélées le 27 avril.
Les trois quarts des mendiants opèrent en groupe et de façon permanente. Leurs lieux de « travail » privilégiés sont les boulangeries, les souks, les marchés, les entrées de mosquées et la rue. Aussi paradoxal que cela puisse paraître, la mendicité est parfois une activité relativement lucrative. Vingt-cinq pour cent des mendiants interrogés déclarent gagner quotidiennement plus de 100 dirhams (9 euros)… nets d’impôts ! Néanmoins, ces « hauts revenus » ne doivent pas occulter une réalité bien tenace : une majorité de mendiants vit avec moins de 50 dirhams par jour.
Les enfants sont particulièrement exposés au phénomène. Vingt-cinq pour cent des mendiants âgés de 8 à 12 ans ne sont jamais allés à l’école et 64 % ont un niveau d’études primaires. Un tiers d’entre eux souffre d’une maladie chronique telle que l’anémie ou la tuberculose. Certains mendiants adultes « louent » des enfants dont la candide présence suffit à apitoyer les âmes charitables. Les tarifs de « location » varient de 50 à 100 dirhams par semaine.
Le code pénal marocain condamne pourtant de six mois à deux ans d’emprisonnement la location d’enfant. L’étude souligne également que l’État dépense 37,6 millions de dirhams (3,41 millions d’euros) par an pour lutter contre la mendicité et l’exclusion sociale. Ne pourrait-il pas réviser ce budget à la hausse pour lutter contre les causes de la pauvreté et non contre la mendicité, qui n’en est que la conséquence ?
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