Nyerere : avertissement aux Occidentaux

Publié le 8 mai 2005 Lecture : 1 minute.

Entre deux visites officielles, l’une au Mali, l’autre aux Pays-Bas, Julius Nyerere, président de la République de Tanzanie, est allé prendre à Londres la température des relations de son pays avec l’Ouest. Considéré naguère comme un des alliés les plus sûrs du camp occidental, Nyerere n’en apparaît pas moins comme un leader africain, conscient de ses responsabilités et sachant adopter des positions indépendantes. Depuis plus d’un an, aux yeux des Occidentaux, Nyerere ne serait plus le même. Ne soutient-il pas la lutte de libération au Mozambique, les mouvements nationalistes en Rhodésie du Sud, en Afrique du Sud, au Congo-Léopoldville ? Pour lui, Tschombé est un traître à la cause africaine. Ses rapports avec les pays de l’Est – Chine communiste notamment – éveillent des craintes dans les capitales atlantiques. Il a rappelé son ambassadeur de Washington et refusé l’aide économique de Bonn. On n’hésite plus à le comparer à Fidel Castro.

De toutes ces critiques, celle que le président tanzanien repousse avec facilité et ironie se rapporte à la prétendue influence des communistes chinois dans son pays. […] Trois cent cinquante Américains du Peace Corps enseignent dans les écoles secondaires de Tanzanie. Il est apparu que les étudiants tanzaniens accentuaient leur opposition à la création d’un parti unique. M. Nyerere y voit l’influence des professeurs américains. […]
Au cours de son séjour londonien, Nyerere a rappelé les entretiens qu’il avait eus en 1963 au sujet des territoires portugais avec le président Kennedy, Harold Macmillan et Lester Pearson. Il avait alors plaidé en faveur d’une élimination pacifique du colonialisme en Afrique. […]
Le chef de l’État tanzanien qui ne veut pas de guerre à ses frontières sent pourtant la menace. « Nous nous engagerons dans la lutte, a-t-il affirmé. Nous ne pouvons pas utiliser des arcs et des flèches pour prouver que nous sommes de bons Africains. Les armes modernes dont nous voudrons disposer, les pays occidentaux n’accepteront pas de nous les livrer. Nous les demanderons aux pays communistes. »

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