Il était une fois l’Algérie

Publié le 8 janvier 2006 Lecture : 1 minute.

Considéré à juste titre, des deux côtés de la Méditerranée, comme le plus grand historien de l’Algérie pendant la période coloniale entre 1830 et 1962, guerre d’indépendance incluse donc, l’historien français Charles-Robert Ageron a écrit à la fois des ouvrages
majeurs et plusieurs centaines d’articles scientifiques qui font toujours autorité. Grâce à cette publication de ses « uvres complètes » (quasi complètes pour être exact), alors même qu’encore vivant il a disparu de la scène universitaire et intellectuelle en raison
d’une douloureuse maladie, on a enfin accès à la totalité de ses apports à l’histoire d’un pays dont le parcours de la sujétion vers l’indépendance a été pour le moins tumultueux et fait encore débat sur bien des points. Des apports précieux et précis l’auteur, sans appartenir à aucune école, se voulait positiviste, attaché avant tout à l’établissement des faits qui étaient en grande partie difficiles d’accès, comme sa thèse magistrale sur Les Algériens musulmans et la France de 1871 à 1919 (un ouvrage à « l’objectivité et l’impartialité exemplaires », écrivait le grand historien algérien Mahfoud Kaddache) et de nombreux travaux publiés de façon dispersée dans des revues plus ou moins disponibles. Ou qui étaient même encore inédits, comme son long texte sur Le Gouvernement du général Berthezène à Alger (1831), jamais édité. Le plus étonnant, une performance qui mérite d’être appréciée à sa juste valeur, est que ce travail de réédition salutaire a été réalisé par un éditeur non pas français mais algérien. Abderrahmane Bouchène, remarquons-le, est un récidiviste : c’est déjà lui qui avait redonné vie en 2001 à une grande partie de l’uvre de Jacques Berque devenue introuvable.

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