Esprit d’entreprise
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L’image du petit royaume perché au-dessus de la mer Méditerranée a été patiemment façonnée par la famille régnante au cours du siècle dernier, en particulier depuis que Rainier III a succédé à son grand-père Louis II en 1949. Conséquence, l’opinion publique connaît surtout les faits et gestes de la famille princière, dont la presse people s’est souvent faite l’écho. Mais la réalité monégasque est tout autre, car le père d’Albert II a réussi a transformer en profondeur son pays, en le gérant comme il l’aurait fait d’une grande société. Premier pôle d’emploi de la région, qui attire chaque jour des milliers de travailleurs frontaliers, la principauté concentre aujourd’hui plus de 4 600 entreprises. Elles font la part belle au commerce, puisqu’on y trouve 1 600 sociétés de détail, mais l’industrie n’est pas en reste avec d’étonnantes usines en étages qui se consacrent à des secteurs innovants et non polluants. L’immobilier profite, paradoxalement, de cette exiguïté du territoire qui exige des solutions astucieuses et des travaux gigantesques, comme la mise en souterrain de la gare ferroviaire inaugurée en 1999 ou la création du Grimaldi Forum, un complexe de 35 000 m2 bâti en 2000 sur un terrain gagné sur la mer.
Car l’innovation est un des leitmotive de la ville-État, qui a constitué en 2001 un véritable laboratoire européen pour l’UMTS, une norme de communication haut débit pour téléphones portables, ou qui vient de lancer en octobre dernier le passeport à puce répondant à la norme de l’Organisation de l’aviation civile internationale. Une longue tradition, puisque dès 1901 le prince Albert Ier, bâtisseur du musée océanographique, avait donné à l’ingénieur Claude Léger les moyens de créer un des premiers prototypes fonctionnels d’hélicoptère.
Aujourd’hui, après des centaines d’années de relations souvent cordiales et parfois tendues avec « le pays voisin », Monaco est sorti de l’ombre de la France et tient à revendiquer sa dimension internationale. Comme pour mieux se différencier, la principauté n’appartient pas à l’Union européenne, bien qu’elle en utilise la monnaie, l’euro – elle est d’ailleurs devenue une place financière d’importance. En revanche, le pays est membre à part entière de l’ONU depuis treize ans et collabore à nombre de ses institutions. Avec un accent particulier vers l’aide aux pays en voie de développement : depuis 1998, un bureau de la coopération internationale élabore des actions, particulièrement vers l’Afrique. Il est secondé par des associations opérationnelles, telles que Monaco Aide et Présence qui rénove un hôpital au Niger, construit des écoles en Centrafrique et au Mali ou encore des dispensaires en Égypte et en Côte d’Ivoire. Les montants sont certes limités, mais la générosité est bien là.
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